Le livre, c’est sacré

L’imaginaire du livre, très puissant dans notre société, en fait un objet sacralisé ce qui peut expliquer certaines réticences à passer à autre chose. (Je répète que ce pauvre Gutenberg n’a pratiquement rien à voir là-dedans).

Qu’est-ce qui explique notre attachement viscéral au codex, qu’on pourrait aussi appeler le tourne-page ? Je ne résiste pas à l’envie de vous proposer sur le sujet une petite citation à la manière de Got :

L’essor du livre-cahier de notes et son passage au livre proprement dit, nous le devons d’abord aux chrétiens et d’une manière générale aux mouvements de religion personnelle du début de notre ère (…) De plus, pour les chrétiens, l’usage du codex leur permettait de se distinguer des Juifs dont les textes sacrés étaient présentés sous forme de rouleau. Ils le sont encore : la Torah, la loi juive, est restée un volumen, unique survivance, dans notre monde, du type de livre usuel dans l’antiquité.

C’était dans Les collections de l’Histoire, oct-dec. 2005 : "Du papyrus au papier, l’invention du livre" entretien avec Jean Irigoin de l’Institut de France.

J’espère que Zid dans son nouveau chez lui Médiévizmes aura quelque chose à dire là-dessus ;-)

Visualiser des documents numériques

Ces derniers temps, on m’a demandé à plusieurs reprises de réfléchir à des maquettes de visualisation de documents numériques et j’ai aussi eu l’occasion de donner mon avis sur celle (entre autres) de l’OCA, Open library. Alors je crois qu’il faut que je m’explique sur ce concept d‘exemple inquiétant d’un phénomène de résistance des mentalités à la technologie qui n’est sans doute que transitoire – même si Got fait ça déjà si bien dans son Du livre électronique au wiki, que tout le monde a déjà cité mais qu’importe, un peu de pub, ça fait pas de mal.

Donc première chose, un visualiseur se conçoit de manière générique. A moins que la politique documentaire de votre projet de numérisation soit de sélectionner uniquement les in-8° imprimés en Times corps 12, il faut prévoir que vous allez devoir potentiellement donner accès à des trucs aussi affreusement divers que de des journaux (en colonnes et en très petits caractères sur des très grandes feuilles), des manuscrits et des livres anciens (en couleur pour que ce soit joli, et en détail pour que ce soit utilisable), des dictionnaires (écrits tout petit sur du papier tout fin), toutes sortes de feuillets dépliants de tableaux et autres trucs de taille non conventionnelle cachés entre deux pages, et pourquoi pas des photos, des estampes, des objets en 3D et même, horreur suprême, des plans qu’on ne peut pas lire si on ne peut pas les retourner à 180°.
Donc un bon visualiseur doit être capable de zoomer, de retourner l’image, de s’adapter à la taille du document pour la lecture à l’écran et pour l’impression : c’est un minimum, on peut faire toutes ces choses avec un livre.
Vous pouvez toujours contourner le problème en proposant une interface de consultation dédiée pour chaque type de document. C’est le modèle anglosaxon, à découvrir aux USA, en Angleterre ou encore en Ecosse.

Deuxièmement, un visualiseur doit être capable de gérer ce qu’on peut appeler le paratexte, et les métadonnées. Ce paratexte, c’est notamment la pagination de l’ouvrage, sa table des matières, sa notice… C’est plutôt pas mal dans la Bibliothèque virtuelle des humanistes.
Cela impose aussi d’être capable de gérer différentes versions d’un même document et là, ça se complique. Si le document est indexé en plein texte, cela veut dire qu’on en a une version textuelle. De plus en plus, on propose une version textuelle imparfaite, obtenue automatiquement par OCR, et "cachée" virtuellement derrière l’image, ce qui signifie qu’on enregistre toutes les coordonnées des mots sur la page pour être capable de savoir précisément sur quelle page et à quel endroit de la page se trouve un mot. C’est ce qui permet de souligner joliment (enfin chacun ses goûts) en jaune l’occurence trouvée, ou de placer un petit post-it entre les pages virtuelles de notre livre numérique.
Dans ce cas-là, on peut faire de la recherche plein-texte, mais on ne bénéficie pas de toutes les choses merveilleuses qu’on pourrait faire si on avait accès à cette version textuelle : la copier pour pouvoir la transcrire plus rapidement, jeter un oeil pour évaluer la pertinence de l’OCR et donc le risque de "silence" sur sa requête… On voit ça correctement mis en oeuvre dans Persée.
Si on a une version textuelle corrigée du texte en plus de l’image, une véritable numérisation en mode texte, ça se complique encore plus. Il faut imaginer les outils qui permettent de passer en souplesse d’une version à l’autre, suivant les besoins. Pour voir ce que ça donne quand c’est bien fait, rendez-vous sur les Cartulaires numérisés d’Ile de France.
Je ne parlerai même pas de la question de la visualisation d’une numérisation uniquement en mode texte, il y aurait trop à dire.

Enfin, en vrac (ou en confiture ;-) parmi les choses auxquelles il faut penser :

  • une référence simple et efficace, c’est à dire de belles URL propres, si possible sur chaque page du document numérisé
  • la gestion des documents multiples, les périodiques par exemple ; réfléchir comment on va passer d’un numéro au suivant
  • les possibilités d’impression et de téléchargement d’une page, de plusieurs pages
  • les outils d’aperçus ou de feuilletage, comme les vignettes ou les mosaïques
  • les documents complexes, qui mélangent de l’image et du son, ou du son et du texte, ou autre chose
  • l’accessibilité pour les personnes handicapées
  • etc.

Je ne parlerai pas non plus du problème de l’accès aux documents qui est en amont de la visualisation proprement dite, mais il y aurait beaucoup à dire.

Pour finir sur cette question essentielle de savoir ce qui me chiffonne dans les interfaces qui "imitent" le livre, comme Open library, c’est que d’emblée elles rejettent la spécificité du média numérique.
Le tourne-page, la visualisation en double page, les petits post-its et autres gadgets sont en fait très rassurant pour des gens qui sont peu familiarisés avec Internet, ce qui est le cas de la plupart des décideurs qui tiennent les cordons de la bourse. Mais en proposant une telle interface, on se prive des possibilités ouvertes par le nouveau média pour manipuler le document. On se prive également des possibilités ouvertes par l’ancien média, puisqu’en essayant de copier ce qui était performant sur le papier, on perd de la qualité et de la lisibilité sur l’écran.
Il ne nous reste plus qu’à télécharger l’ouvrage entier en PDF ce qui, à mes yeux, est certes une fonctionnalité indispensable mais aussi un constat d’échec sur l’appropriation du numérique.

Je ne suis pas résolument opposée à l’interface que propose Open library. Je trouve juste qu’elle met de manière excessive l’accent sur des fonctionnalités qui ne sont finalement que "jolies", aux dépends de ce qu’elle pourrait proposer d’efficace, de pertinent et de pratique. Mais je suis consciente que c’est peut-être moi qui ai tort.

Je vous recommande tout de même la lecture de deux articles sympathiques en relation plus ou moins avec ce sujet :

Relire Borges

En lisant cet article signé par un sénateur (vu chez S. Bailly), je me suis dit qu’il était vraiment temps de relire Borges et sa Bibliothèque de Babel :

La bibliothèque imaginée par Borges est une métaphore de l’univers (…) « Et si la bibliothèque contenait tous les mondes » écrit Borges. 50 ans avant l’avènement du Web, Borges avait déjà inventé le concept d’hyperlien et d’hypertexte, et pressenti l’avènement des mondes virtuels ! (…) « La bibliothèque universelle, Borges l’a rêvée, Google l’a fait »

Cela me laisse sans voix. Il faut relire la nouvelle de Borges avant de parler du « rêve » de la bibliothèque universelle. Ce n’est pas un rêve, mais bien un cauchemar, dans lequel la bibliothèque devenue inutile par excès de perfection en vient à menacer l’humain.

Lisez donc plutôt cet autre article d’Alberto Manguel, l’auteur des excellents Une histoire de la lecture et Le livre d’images.

Avec ce projet, Google tend vers le cauchemar de Borges à propos de la bibliothèque de Babel: tout ce qui peut être dit ou écrit par la combinaison des lettres de l’alphabet y est. (…) En un sens, Internet est l’incarnation de ce labyrinthe-là.

Bon la conclusion est en fait la même : Internet (Google ?) est l’incarnation de cette bibliothèque de Babel. Rêve ou cauchemar, telle est la question.

Salon du livre 2005

Aujourd’hui, je suis allée au salon du livre pour la journée professionnelle du lundi. Il n’y avait pas, comme l’année dernière, une foule de conférences qui m’intéressaient, aussi je me suis contentée de me ballader entre les stands et de m’imprégner.

L’autre jour, une amie me demandait ce qu’il y avait de si spécial au salon du livre, et je lui ai répondu que c’était comme une librairie, mais en géant. En fait, j’étais bien en-dessous de la réalité.

Le Salon du livre est en effet une grande librairie, mais une librairie où on peut avoir un vrai dialogue avec les éditeurs, par exemple dans le secteur jeunesse où ils vous font découvrir aussi bien les nouveautés que les incontournables, en fonction de ce qu’on cherche. Même si on cherche un truc saugrenu comme le Garçon des figues.

On y rencontre aussi des gens extraordinaires, comme Viviane Hamy qui n’est pas seulement l’éditeur de Fred Vargas, mais aussi une femme ébouriffante qui peut vous parler d’un de ses auteurs avec une flamme dans les yeux, et vous faire voyager de la maison de celui-ci dans le Sud de la France jusqu’au Paris du milieu du XXe siècle sans que vous y voyiez que du feu.

On y croise des gens connus, ou seulement des connaissances, et puis même des amis, rituel annuel, pour boire un café (ou plutôt une bière) assis par terre sur la moquette rouge et parlant de tout et d’autre chose.

Et puis il y a les insolites : un homme-rideau, le dodo du salon dont je vous posterai peut-être la photo un de ces prochains jours, et cette extraordinaire perle : le stand de Google, le seul stand du Salon du livre à être complètement fermé !!! La photo est réalisée sans trucage, mais c’était peut-être une blague, vu que Google n’était pas indiqué sur le programme, et on n’en sait rien vu que dedans il y avait juste des gens en costard et des ordinateurs portables. Mais quand même, ça vaut le détour par la porte de Versailles.

Joyeux anniversaire moi

Cette année, pour mon anniversaire (c’était lundi) j’ai été bien gâtée. Entre autres cadeaux tous au goût ou à la couleur de figue, j’ai eu ce magnifique bouquin, La magie de la figue dans la cuisine provençale de Gui Gedda.

C’est un hymne à la figue, la bourgeassotte, la figue noire de Solliès. On y trouve des recettes au nom enchanteur, au hasard : velouté de figues aux langoustines et rosé de Provence, terrine de canard aux figues et aux poivrons rouges, feuilles de figuier en surprise de poisson aux écailles de figues, gigotines de poulet farcies à la mousseline de figues, gâteau solliès-pontois à la confiture de figues, etc. Des recettes toutes en subtilité, en finesse, complexes et délicieuses.

En plus, pour mettre les bougies, Mimi m’a concocté le cake aux figues sèches, avec des pignons et du miel de tilleul, un régal.

Ce serait vraiment un injure à la beauté de ce livre et à l’ingéniosité de son auteur que de publier sauvagement ses recettes sur le Web, donc n’y comptez pas. Mais je lui adresse toute mon admiration gourmande et ma reconnaissance figuesque.

Pour ceux qui auraient oublié de me souhaiter mon anniversaire, c’est à dire tout le monde sauf les présents et Seb, il n’est pas trop tard, le reste de ma liste est !

Bibliografigue (sélective)

Eh oui, des livres sur les figues, rien que sur les figues, ça existe ! D’ailleurs c’est bientôt Noel, et pour sortir de l’embarras les gens qui cherchent ce qu’ils pourraient bien m’offrir, voici une petite sélection d’opuscules intéressants…

Dans le genre « la figue, sa vie, son oeuvre » ou tout savoir sur la figue, la culture du figuier, les façons de la cuisiner, son rôle dans notre histoire et dans l’art, etc :

  • Mémoires de la figue de Henri Joannet (Ed. Equinoxe)
  • La figue de François-Régis Gaudry, Dominique Auboire, Denise Solier-Gaudry (celui-là je l’ai déjà !!! il est très bien – c’est celui qui est sur la photo)

Dans le genre recettes de cuisine :

  • Magie de la figue dans la cuisine provençale de Gui Gedda, chez Edisud, celui-là il me plairait vraiment, en plus j’aime bien cette collection
  • La figue : 10 façons de la préparer de Lior Lev-Sercarz (Ed. Epure)

Dans le genre, rien à voir, ou plutôt poésie, nouvelles et autres contes érotiques :

  • Comment une figue de paroles et pourquoi de Francis Ponge, lequel avait semble-t-il un goût particulier pour la figue (Flammarion)
  • Opus Cul : dix petites pièces en forme de figue de Jeanne-Marie Sens, jeunes lecteurs s’abstenir

Par contre, dans le genre figues magiques et lectures jeunesse (j’aime aussi, je précise, et comme ça je pourrais faire partager ma passion à ma puce) :

  • Le Garçon des figues et La Reine d’Egypte de Michel Ocelot, le fameux auteur de Kirikou (Seuil jeunesse)
  • Une Figue de rêve de Chris Van Allsburg (chez l’Ecole des Loisirs).

Voilà, merci d’avance Père Noel !!!

Figues antiques

Massilia, 49 av. J.C.

La ville, assiégée par les troupes de César, est au bord de la famine…

Il poussa un cri de joie et se précipita vers un guéridon dans le coin de la pièce.

– Des figues ! Un grand tas de figues ! Je n’ai pas pu trouver la moindre nourriture hier soir. Je n’ai guère pu fermer l’oeil tant j’avais faim. Mais regarde-les ! Elles sont splendides. D’une si belle couleur et bien dodues. Et l’odeur ! Tiens, prends-en une. Ensuite, nous sortirons.

Davus mordit à pleines dents dans une figue et rit de plaisir.

Jusqu’au moment où je me risquai à en croquer un petit morceau, je ne m’étais pas rendu compte comme j’avais faim. J’étais aux anges. Jamais je n’avais mangé une figue aussi délicieuse.

Steven Saylor, Le rocher du sacrifice. Paris : 10/18, 2000.

Chaudement recommandé aux amateurs de polars historiques, d’antiquité et de figues (mais c’est le dernier de la série, commencer de préférence par Du sang sur Rome !)

Aggrégateur de pages

Puisqu’on en est à parler de cette fichue île déserte, sur laquelle je viens de passer un week-end excellent, merci, j’observe que l’île déserte est un endroit où l’on emmène volontiers ce bouquin énorme et un peu rébarbatif, qu’on aurait toujours voulu lire sans en prendre le temps.

Autre possibilité pour venir à bout de l’ouvrage redouté : utiliser RSS. Eh oui, aujourd’hui, si vous voulez vous mesurer à James Joyce en VO, où à Léonard de Vinci en anglais également, vous pouvez faire arriver une page par jour de ces livres dans votre aggrégateur préféré.

Imaginez une bibliothèque numérique qui vous propose une dose homéopathique quotidienne de la Recherche du temps perdu… Je souscris…

Merci à La Feuille et aux nombreux bloggeurs amateurs de Leonardo outre-Atlantique.

Les livres s’exposent

Je ne suis pas sectaire, je ne m’intéresse pas qu’aux nouvelles technologies. J’aime aussi les vieux livres, et plus ils sont vieux, mieux c’est. C’est pourquoi je brûle de signaler quelques expositions à parcourir en ce moment ou bientôt, à Paris ou ailleurs.

Pour commencer dans l’ordre chronologique, il me faudra traverser la Manche. La British Library expose le livre imprimé le plus ancien connu, qui porte la date de 868 : le Diamond Sutra. Ceux qui (comme moi) n’ont pas les moyens de se payer l’Eurostar, peuvent avec de la patience et quelques téléchargements de plug-ins consulter l’ouvrage numérisé, grâce au fameux logiciel "tourne-page" converti pour l’occasion en "déroule-rouleau" (ça fait moins classe, je vous l’accorde).

Retour en France, c’est à Chantilly qu’on découvrira jusqu’au 2 août un des chefs d’oeuvre de l’enluminure, les Très riches heures du duc de Berry. Ceux qui n’aiment pas prendre le train seront ravis de garder le prix du voyage pour acheter plutôt le CD-rom pour la modique somme de 19,95 euros. CD-rom qui contient le manuscrit intégralement numérisé et aussi, paraît-il, une sorte de tourne-page (on doit dire tourne-feuillets pour un manuscrit ? bon, ok, j’arrête…)

En avançant dans le temps, on se contentera du métro mais il faudra tout de même attendre jusqu’au 18 mai pour aller à la Bibliothèque Mazarine découvrir l’exposition "Livres de l’imprimerie des nouveaux caractères de Pierre Moreau (1643-1648)", une exposition autour de la calligraphie imprimée. Si c’est tourner les pages qui vous intéresse (oups j’ai dit que j’arrêtais !) il vous faudra vous rabattre sur la publication dont l’exposition marque la sortie : Poésie et calligraphie imprimée à Paris au XVIIe siècle. Autour de La Chartreuse de Pierre Perrin, poème imprimé par Pierre Moreau en 1647, ouvrage dirigé par Isabelle de Conihout et Frédéric Gabriel, avec une préface d’Henri-Jean Martin. La typographie est un sujet rare, la calligraphie typographique je n’en parle même pas.

Enfin mon coup de coeur, car ce n’est pas tous les jours qu’on voit une grande exposition sur la gravure, la double exposition Abraham Bosse simultanément à Paris et à Tours, ou bien d’abord à Paris puis à Tours pour ceux qui n’ont pas le don d’ubiquité. L’exposition parisienne s’intéresse aux débuts du graveur et aux artistes de son temps, tandis que la partie tourangelle traite de son oeuvre scientifique. Ce sont des estampes… il n’y aura donc aucune page à tourner :o))

Promenade urbaine

J’habite à Paris, et j’adore cette ville.

D’accord, je comprends qu’on puisse trouver qu’elle a des côtés pénibles, qu’on puisse en avoir marre, mais elle est fascinante. J’adore me promener pour la centième fois dans une rue et être encore surprise par un détail insolite ou juste parce que je lève les yeux.

Je ne suis pas la seule, si j’en crois ce magnifique photoblog dont l’auteur (espagnol !) mitraille Paris avec passion et humour.

J’adore me promener dans Paris au fil des pages d’un livre, et j’adore l’idée de trouver un livre au fil des rues de Paris.

Et même, j’aime bien l’idée de vider un grenier, pas de ses livres, mais de ses trucs de geek dans un délire bellevillien à la Pennac, en futuriste mais toujours décalé.

Merci à Javier, à lafeuille, et à Mediatic pour cette charmante promenade.