Enfin un wiki bibliothéconomique

Les wikis, on commence à savoir ce que c’est, et parfois même à leur reconnaître un certain sérieux (quoique controversé) : cf l’expérience wikipedia qu’on ne présente plus.

Mais bon, nous, dans les bibliothèques, nous sommes des gens sérieux. Déjà, les blogs, on avait un peu de mal, mais alors les wikis : mon dieu, quelle horreur, des informations non validées et incontrôlables.

Et pourtant… C’est d’une logique presque évidente. Les gens utilisent les catalogues. Les gens font un certain travail en plus (non le catalogage n’est pas une fin en soi…). En plus les gens lisent les livres (contrairement aux bibliothécaires).Donc, ça serait quand même bien de laisser les gens s’exprimer, entre eux, surtout qu’ils n’attendent que ça. Sans intervenir, sans valider, juste leur donner la possibilité de le faire. Et pas avec des interfaces d’annotation collaborative gaz à tous les étages, juste avec un espace Web modifiable simplement et facilement. Un wiki, quoi.

J’ai envie de sabrer le champagne en lisant qu’un des très sérieux acteurs internationaux des bibliothèques, OCLC, se lance dans l’aventure wiki. L’idée: permettre aux utilisateurs de Worldcat, où qu’ils se trouvent, de faire des commentaires, ajouts, notes de lectures etc. en wiki et de les relier aux notices du métacatalogue. Il est même question de mettre du FRBR dans la sauce. Pour cela ils développent un logiciel : MetaWiki.

On en apprend plus sur le blog de Thom Hickey lui-même membre d’OCLC.

Alors, maintenant ça devient sérieux cette idée de wiki ?

Ne dîtes plus « powerpoint »

C’est vrai, quoi, il ne faut pas dire "j’ai fait un powerpoint". A la limite, on fait un diaporama, et il y a d’autres outils pour en faire autant. En plus, je sais pas si vous avez remarqué, mais quand on le trimballe trop d’un ordinateur à un autre, le "powerpoint" peut parfois perdre une partie de son "power" (format fermé oblige).

Bref. Grâce à Librarian.net, on peut maintenant récupérer un petit "toolkit" pour faire des diaporamas en HTML. Très joli, intéropérable, imprimable, portable.

Je l’ai testé ; c’est sympa même s’il y a encore des adaptations à faire. Par contre il faut écrire codé comme on respire, pas forcément évident pour tout le monde. Et ça reste moins pratique pour les images.

A part ça, je m’en excuse d’avance mais je repars de nouveau jusqu’à la semaine prochaine. Après ça je ferai quelques efforts…

Annotation collaborative

Pas besoin de développer des interfaces extraordinaires pour permettre l’annotation collaborative d’une ressource disponible en ligne, comme le montre le site  »Annotated NY Times. Celui-ci est construit à partir des fils rss des blogs qui commentent les articles du New York Times. On peut suivre les discussions par article, par auteur des articles ou par thème. Le site agrège les billets qui citent le NY Times, et propose plus de 6000 fils RSS pour suivre chaque discussion.

"NOT affiliated with The New York Times" peut-on lire sur la page learn more. C’est dommage… et si les journaux utilisaient la puissance de RSS et la richesse des blogs pour permettre de suivre l’impact d’un article sur le Web ?

Je trouve cette initiative vraiment intéressante et elle montre bien qu’avec des outils simples on peut construire un véritable contexte collaboratif autour d’une ressource. Un journal, mais pourquoi pas, demain, un inventaire d’archives en EAD annoté par les chercheurs qui font du dépouillement, un catalogue de bibliothèque commenté et annoté par les lecteurs, ou encore une bibliothèque numérique enrichie ? Bien sûr, il faudrait que les institutions soient prêtes à s’ouvrir à des contenus dont la validation leur échappe, ou plutôt, dont la validation se fait a posteriori du côté des lecteurs, par simple confrontation de la multiplicité des sources. Il faudrait aussi qu’il y ait plus de sources donc beaucoup plus de blogs, mais pour ça, je suis confiante en l’avenir :-)

Vu sur e-cuaderno.

Tiens, presque en même temps, une expérience du même genre avec un wiki et un texte juridique : voir sur Juriblog.

Bloguifiez vos listes

Justement, aujourd’hui, je rentre de week-end (j’étais , sur la photo), j’ouvre ma boîte aux lettres (électronique, cela va sans dire) et je croule sous les messages de listes de discussions diverses et variées. Non pas que ce soit désagréable, hein, mais cela complique la gestion des choses. Par ailleurs, j’ai plus l’habitude de crouler sous les billets dans mon aggrégateur RSS, donc cela perturbe mon environnement cognitif.

J’ai bien essayé quelques solutions ; par exemple, dans Bloglines on peut créer des adresses e-mail, avec lesquelles on s’abonne aux listes et hop, ça arrive dans le paquet "aggrégateur". Mais bon, je n’étais pas pleinement satisfaite : les fonctionnalités de gestion d’e-mail ne sont pas les mêmes que celles des billets, et encore une fois, ça me perturbe.

Et aujourd’hui, je viens découvrir Gmane : un service gratuit qui bloguifie les listes de discussion. En clair, il leur donne une interface qui ressemble à un blog, et un fil RSS. On y trouve par exemple la liste Web4Lib à laquelle je n’avais jamais eu le courage de m’abonner, mais maintenant c’est fait.

Evidemment on peut toujours discuter : est-ce un blog, un faux-blog, un pseudo-blog…

Pour les mordus de RSS, il y a aussi le site LISfeeds qui recense et aggrège tout plein de fils en sciences de l’info – pas seulement anglophones (sauf le mien, snif !)

Tant que j’y suis, je signale la naissance de deux blogs archi, mais alors archi spécialisés (quand je pense qu’il y a des gens qui trouvent qu’on ne comprend rien à ce que j’écris) :

  • OpenURL Bits, un blog qui se consacre à dire du bien d’OpenURL
  • DRM Blog, un blog qui se consacre à dire du mal des DRM .

Merci à Librarian.net, à Zid offline, et à 10kyBlog.

Extensions

J’ai découvert deux supers extensions pour Firefox à installer d’urgence.

La première c’est MozCC : une extension qui permet de visualiser, dans la barre d’état (en bas de votre navigateur), les termes de la licence Creative Commons du site que vous êtes en train de consulter. Ca marche si le site est sous licence Creative Commons, cela va de soi, et si la licence est correctement encodée dans la page pour être machine-readable.

La seconde s’appelle Dublin Core Viewer, et elle ajoute dans votre barre d’état (même endroit) un petit bouton en forme de logo du DCMI. Si le site possède des métadonnées en Dublin Core correctement encodées elles aussi, le petit bouton devient orange, vous cliquez et les métadonnées s’affichent.

Merci à mon geek et à Catalogablog.

Technology watch

Deux rapports de veille technologique parus presque en même temps sont à signaler.

Le premier, c’est le "Technology Watch Report 3" de Digicult (attention très gros PDF de plus de 100 pages). Ce rapport examine six technologies jugées esentielles dans les tendances actuelles : les logiciels open source, le traitement du langage naturel, la recherche d’informations, les systèmes de localisation (genre GPS), la visualisation des données, la robotique et la réalité virtuelle.

Au programme : des définitions, le replacement dans le contexte stratégique, les implications en particulier pour les domaines scientifiques et culturels, des explications techniques, des études de cas et des scénarios, des perspectives pour la mise en oeuvre et la faisabilité. Incontournable.

Le second intitulé The large-scale archival storage of digital objects, Technology Watch Report est signé par la British Library et est accessible sur le site du DPC(Digital preservation coalition). Beaucoup moins long mais aussi beaucoup plus spécialisé, il traite de la problématique de la mise en place d’un système d’archivage à long termes de documents numériques dans tous ses aspects : le stockage, l’obsolescence des techniques, les logiciels, les coûts…

Merci à Ten Thousand Years Blog et à Digitizationblog.

Usages de l’internet

On a pris l’habitude de découvrir les intéressantes études du Pew Internet & American Life Project, qui nous racontent ce que font les gens sur le Web, mais hélas seulement aux Etats-Unis.

Cela vaut donc le coup de signaler quelques pistes pour connaître les usages de l’Internet sur le vieux continent, et notamment ce rapport portant sur le Royaume-Uni. La différence avec les études américaines est assez sensible. Ainsi, vous n’entendrez pas ici parler de blog ou de RSS…

Sur les usages en France, on peut consulter par exemple :

Alors bon, faut mettre un peu de piquant dans nos références…

Contrôle qualité pour l’EAD

Si vous produisez des descriptions en EAD, vous pouvez être intéressés par le nouvel outil proposé par RLG : le EAD Report Card. Cet outil se donne pour objectif de vérifier la qualité des fichers EAD, avec pour critère la conformance avec les recommandations de RLG : EAD best practice guidelines.

Ces guidelines, émises en 2002, avaient pour objectif d’améliorer l’interopérabilité des descriptions en EAD par la désignation d’un "coeur" (core data elements) qui permette de définir un niveau basique d’uniformité entre les différentes applications possibles de la DTD.

L’outil proposé par RLG permet de vérifier la conformité avec ces recommandations à deux niveaux : seulement les éméments obligatoires, ou tous les éléments. Il s’utilise en ligne mais une version téléchargeable, capable de traiter des gros fichiers, est prévue.

Générateur automatique de sites web de bibliothèques

J’ai eu un petit coup de coeur pour cette initative espagnole : le générateur de sites Web de bibliothèques publiques.

L’idée : les bibliothèques publiques ont toutes les mêmes besoins en matière de site Web. Par contre, elles manquent de moyens et de compétences techniques. Alors on met à leur disposition un outil pour générer automatiquement des pages, suivant une maquette paramétrable et à l’aide d’une procédure simple. Quelques informations sur la bibliothèque, quelques photos, les actualités, la liste des nouveautés, un lien vers le catalogue… et le tour est joué !

Je suis sûre que les mauvais esprits vont trouver le moyen de dire que c’est affreusement castrateur de cantonner ces bibliothèques dans ce schéma pré-déterminé, qu’on les prive de leur liberté d’expression et d’innovation, quoi d’autre, que l’outil fait des sites moches et pas accessibles… Enfin la réalité c’est qu’avant il n’y avait rien, et maintenant, il y a quelque chose.

C’est l’occasion de visiter par exemple le site de la Bibliothèque publique de Salamanque, ne serait-ce que pour voir les photos… c’est un bijou, comme tout le reste de la ville.

C’est une initative de la sous-direction des bibliothèques, au ministère de la Culture (ne vous embrouillez pas, on est en Espagne). Via Véase además.

La photo c’est pas Salamanque mais Tolède. Mais vous n’allez pas m’en vouloir pour cette imperfection ?!

Geeks et bibliothèques numériques

Quand on lit ce qu’Eric Baillargeon écrit sur Constellation W3 au sujet du nouveau portail de la Bibliothèque nationale du Québec, on se dit que les bibliothèques numériques ont encore du chemin à faire avant d’acquérir la moindre once de reconnaissance devant cette communauté exigeante que sont les geeks. Ceci dit il a raison : ce portail a des URL pas possibles (avec 2 http par exemple !) Quant à la navigation par pop-up je ne vais pas me mettre à la défendre.

Le principal reproche qu’adresse Eric Baillargeon à ce portail, c’est son manque d’accessibilité. Sujet que l’on ne peut négliger puisque maintenant, garantir l’accessibilité est une obligation légale pour les sites Web publics.

Ceci dit, si on s’intéresse au contenu, c’est assez prometteur, il faut lire l’article original d’un autre Baillargeon pour se faire une idée. Il y a entre autres un gros projet de numérisation de presse ancienne. Et ils n’ont pas peur de mettre des documents dans des résolutions lisibles (par exemple pour les cartes).

Mais bon, tout n’est pas perdu : du côté de chez Sébastien Paquet l’image de la bibliothèque, associée par ses missions à celle du monde du libre, est plutôt reluisante. Et s’il y a besoin de s’en convaincre (que les bibliothèques ont à voir avec le libre), j’ajouterai un lien vers cette bibliographie sur les bibliothèques et l’open source (citée par Gatsu-gatsu) et un autre vers FreeBiblio, un site d’actualités sur les bibliothèques et les logiciels libres.