Chiche que j’aborde un sujet dont tout le monde parle : les folksonomies.
Avec les folksonomies en général, et le tagging en particulier, ce qui fait le plus peur aux bibliothécaires, c’est le problème de la qualité. Olivier Le Deuff dans son article décrit bien les problèmes que l’on rencontre en confiant à des utilisateurs inexpérimentés le soin d’indexer des documents.
Je vous suggère de voir comment Google aborde le problème. Un double problème, en fait :
- on ne sait pas indexer des images et on n’a pas les ressources pour le faire,
- les utilisateurs peuvent le faire mais ils sont stupides.
Comment contrôler le travail d’utilisateurs incompétents ? Il suffit de les pousser sur la pente glissante qui les entraîne vers le bas.
Pour preuve, ce nouveau service : Google image labeler.
Pour motiver sa communauté d’utilisateurs, Google présente le taguing sous forme de jeu : vous avez un partenaire tiré au hasard et un peu moins d’1 minute pour taguer un maximum d’images. Pour qu’une image soit taguée, il faut que vous et votre partenaire inconnu saisissiez le même tag. A chaque image taguée, vous gagnez 100 points.
Qu’est-ce qu’on gagne ? Rien, mais la rapidité et l’émulation rendent le jeu prenant et il est difficile de s’arrêter. Du coup, les utilisateurs vont taguer plein d’images, et avec des tags supposés plus pertinents puisque deux utilisateurs les ont choisis en même temps.
C’est très malin, mais à mon avis pas très efficace. En effet, on est plus tenté de « gagner » que d’être utile et efficace, donc au lieu de réfléchir à ce qui décrirait le mieux l’image, on essaye d’imaginer ce que le partenaire va trouver. Au final on aura plein d’images taggées « red », « people », « man », « map » ou « building ». Je ne sais pas si ça aidera beaucoup, mais Google nous le dira.
A part ça, chez Panlibus ils pensent aussi que Google abuse d’utiliser un nouveau terme, "label", alors que le monde entier dit "tag". Franchement.