Politique

Je ne suis pas spécialement une adepte du métablogging (le métablogging est au blog ce que les métadonnées sont aux données : bloguer à propos du blog :-) ce qui fait que j’ai pu écrire pendant des années sans jamais ressentir le besoin d’expliquer ma « politique éditoriale » (à part de façon minimaliste, ou pour indiquer que je partais en vacances). Pourtant elle existe bel et bien, et régulièrement, je la remets en cause, en change une règle ou deux, m’accorde (ou ne m’accorde pas) des exceptions et des digressions.

Aujourd’hui, alors que j’ai sérieusement envisagé d’arrêter de bloguer, je ressens davantage le besoin de faire un point sur : pourquoi / comment je blogue ? Aussi parce que je ne peux plus tout à fait ignorer le fait que quelques personnes lisent ce que j’écris, que je n’écris pas que pour moi-même. Le contrat de lecture ne peut plus être totalement implicite, j’ai besoin de m’expliquer.

Voici donc, en 10 points, la politique éditoriale de mon blog.

Mon blog est un outil de gestion de connaissances personnel (PKM pour les intimes… oups !)
Je blogue d’abord pour moi-même, cela a toujours été le cas et doit le rester. Le fait de vouloir bloguer pour les gens qui me lisent est la première marche vers le découragement : peur de ne pas être à la hauteur de leurs attentes, peur d’être trop technique ou pas assez, risque de se sentir obligé de bloguer sur des sujets qu’on n’a pas envie, risque de devenir médiocre en recherchant l’audience… Tout cela finit par me donner l’impression que je perds mon temps en bloguant. Donc, avant chaque billet, m’astreindre à me demander s’il m’est utile, à moi.

Mon blog n’est pas exhaustif
Cela m’est parfois arrivé de me sentir obligée de bloguer un truc simplement pour être exhaustive dans ma veille sur certains sujets, « au cas où les gens compteraient sur moi » pour en parler. Je ne veux plus me fixer ce genre d’impératifs. Nous sommes suffisamment nombreux maintenant dans la biblioblogosphère francophone pour qu’aucun de nous ne se sente obligé de bloguer. Considérons que l’exhaustivité ne peut être que collégiale.

Mon blog n’est pas unique
Et son contraire est vrai également : il m’est arrivé de m’interdire de bloguer un truc parce que quelqu’un l’avait fait avant moi. Ce qui est idiot car après, quand j’ai besoin de réutiliser l’info pour un autre usage, c’est dans mon blog que je cherche, pas dans celui des autres. Je m’autoriserai donc à doublonner.

Mon blog est un réservoir bibliographique…
En effet, un des principaux usages avérés de mon blog est d’être un réservoir directement utilisable quand je dois écrire un article ou préparer un support sur un sujet. Je l’utilise pour récupérer les références amassées et gagner du temps sur la rédaction et la structuration de mes idées.

… inexploré
Jusqu’à maintenant, j’avais une règle qui était de ne pas publier une référence sans avoir pris le temps de la lire et d’en faire une revue critique. Clairement, ce n’est plus possible aujourd’hui, je n’ai plus le temps. J’envisage donc de publier plus régulièrement des liens sans avoir lu leur contenu, de façon à pouvoir les stocker pour plus tard. (Auparavant je faisais cela dans Delicious, mais Delicious n’est pas un réservoir de liens, c’est un cimetière ;-)

Mon blog reflète mes intérêts, pas mon expertise
Beaucoup de blogueurs privessionnels ont expérimenté cela : on a pu m’attribuer une certaine expertise sur des sujets qui reviennent régulièrement sur ce blog. Mais cela me semble utile de rappeler que j’utilise le plus souvent le blog comme outil de réflexion sur les sujets que justement, je voudrais maîtriser mieux. Bloguer sur les sujets où on se sent expert finit par être plutôt ennuyeux et redondant. Je me fixe comme objectif d’élargir le champ de mes centres d’intérêts, et d’en abandonner des vieux au profit des nouveaux.

Mon blog est un terrain d’apprentissage
Le fait de m’astreindre à écrire, donc à structurer ma pensée et à documenter mon propos, me permet de monter en compétences sur le sujet que j’aborde. Quand je relis des vieux billets je souris parfois devant ma naïveté passée… mais c’est très important pour moi justement de préserver cet espace de naïveté. Je suis comme un stagiaire à qui on demande une fiche de lecture sur un sujet pour voir s’il en a bien compris les enjeux. Ce sont des billets de « réflexion apprenante » sur lesquels je sollicite également l’oeil critique de mes lecteurs.

Il ne faut pas mélanger travail et plaisir. Enfin si.
Bloguer utile, c’est bloguer sur les sujets qui vont alimenter les projets en cours, les réflexions sur le feu et les sujets d’actualité du boulot. Il y a donc un déterminisme fort du travail sur le blog… Mais le blog c’est pour le plaisir avant tout, alors pas de contraintes ! Le blog est aussi une démarche personnelle et indépendante, avec toute liberté de s’éloigner du dur labeur quotidien.

Mon blog n’est pas prioritaire sur la vie
Vous m’y avez vous-mêmes encouragée, il faut tolérer le ralentissement. Quand on a autre chose à faire, on ne blogue pas et ce n’est pas grave. Je vous annonce donc très officiellement que je me suis fixé d’écrire un billet par semaine, et que je n’ai pas l’intention de m’y tenir ;-)

Bloguer libre ou mourir !
Je voudrais surtout éviter d’avoir à me prendre la tête sur chaque mot que j’écris en me demandant comment il pourrait être (mal) perçu. Considérons donc cette mise au point comme la porte ouverte sur la possibilité de bloguer exactement comme j’en ai envie, avec insouciance, irrégularité, dans l’approximation et l’imperfection, et sans me prendre au sérieux. Comme j’ai toujours essayé de le faire.

To blog or not to blog ?

Récemment, deux événements importants sont arrivés dans ma vie, l’un dans ma vie personnelle, l’autre dans ma vie professionnelle. Ces deux événements ont été synonymes de changement, dans le sens de davantage de responsabilités, et le temps dont je dispose pour bloguer en a été directement affecté.
On voit bien le résultat : sur toute l’année 2008 je n’ai même pas écrit 30 billets (soit moins d’un par semaine), alors qu’avant je maintenais sans trop de difficultés de le rythme d’un billet tous les deux ou trois jours.

Devant un tel constat, et le peu d’espoir que tout à coup je me remette miraculeusement à avoir du temps pour moi, une décision radicale s’impose. Il faut que je décide quoi faire de ce blog, s’il doit, s’il peut vivre… ou non.

Le premier événement dont je parle (pour ceux qui n’auraient pas suivi, j’ai eu un bébé) m’a fait réaliser une chose importante. Un blog « privessionnel » se situe dans la sphère du professionnel plus que dans celle du privé. Le travail nourrit le blog, même si on ne blogue pas son travail mais sa profession : ainsi, ayant été en congés pendant des mois, je me suis dit « chouette, je vais avoir plein de temps pour bloguer ! » Et pourtant je ne l’ai pas fait, ou si peu. Je continuais à faire de la veille, à lire des biblio-choses, pour la plupart intéressantes… mais l’envie de bloguer, ou la capacité, n’était pas là.

Or me voici de retour parmi les actifs, et maintenant confrontée au second événement : tout en restant dans le même établissement, j’ai changé de poste et je me trouve maintenant face à un éventail beaucoup plus large d’activités et de personnes, et sollicitée de façon beaucoup plus intense. Pourtant, tout en étant parfois complètement noyée sous le boulot dans mon nouveau poste, j’ai retrouvé l’envie et l’énergie de bloguer, des sujets d’intérêt, une structuration de ma pensée appropriée. Le blog se nourrit de l’infobésité, de la surcharge d’activité fébrile des périodes de travail intense.
Enfin, autant que faire se peut ! Après tous ce temps de silence, je me suis retrouvée victime d’une vieille terreur, l’angoisse de la page blanche, la timidité du blogueur débutant. Depuis ma nouvelle place, je ne savais plus comment me lancer dans ce monologue public qu’est le blog, je ne savais plus comment concilier mes différentes identités, notamment vis à vis de mes collègues (je sais que vous êtes là, c’est pas discret, vous vous appelez tous athena.bnf.fr ;-)

Il faut réussir à concilier tout cela, trouver sa place, se reposer les questions de base : qui suis-je ? pourquoi blogué-je ? etc.

Des changements s’annoncent.
Pour mieux gérer mon temps, je vais devoir changer ma façon de faire ma veille. Pour mieux gérer le rapport entre mon travail et mon blog, je vais devoir ajuster ma « politique de publication ».
Bref, mon blog va changer. J’y réfléchis, et dès que j’arrive à quelque chose, je vous préviens ;-)

Delicious, Chrome et quelques réflexions sur les URI

Cet été, le service de favoris partagés « delicious » a changé de peau. Il est passé d’un design minimaliste résolument « Web 0.1 » à quelque chose de minimaliste aussi, mais plutôt dans la veine « 2.0 » avec des icônes en forme de muffins et des trucs comme ça. Ce changement fait assez peu de différence à mes yeux vu que je n’utilise ce service qu’à travers le « bookmarklet » de mon navigateur préféré, et le fil RSS que je visionne dans mon agrégateur préféré, donc je ne le vois pour ainsi dire jamais. Mais par contre, j’ai bien remarqué qu’ils avaient changé l’adresse de leur site : de http://del.icio.us ils sont passés à http://delicious.com.

Ce changement me paraît totalement emblématique à la fois de la démocratisation (recherchée ou effective, cela reste à savoir) du service, et d’un état de fait du Web d’aujourd’hui qui est la transparence – ou plutôt, l’invisibilité – des URI. Je m’explique : le nom du service d’origine était une astuce géniale qui utilisait et détournait le principe des noms de domaines « en-point-quelque-chose » : l’extension « .us » était avalée par le reste du nom de domaine, ne se prononçait plus, s’effaçait devant l’identité du service. « delicious.com » c’est carrément triste à côté (et même, si on veut, « www.delicious.com » !!!)
Quand on voit la confusion qui existe aujourd’hui dans l’esprit des gens (là je pense à l’internaute qui sait utiliser un webmail, poster sur un blog, mettre ses photos dans flickr mais n’a aucune idée de comment tout cela fonctionne) autour de la notion d’adresse URL, cette évolution semble toutefois logique. Cette astuce, qui, à part les « web-geeks », pouvait la comprendre ? Ca devait surtout compliquer le bouche-à-oreilles (non, pas en un seul mot, tu tape D-E-L, puis point, puis…)
Le navigateur de Google, Chrome, s’assoit sans vergogne sur la distinction entre une recherche et une adresse : de toute façons, franchement qui s’embarasse de retenir une adresse quand le moyen le plus rapide de la retrouver est de rechercher le site dans Google ? Donc autant n’avoir qu’une seule « barre » qui va, suivant ce qu’on lui demande, envoyer directement l’adresse demandée ou répondre par une liste de résultats Google. Personnellement cette confusion m’agace mais ça doit être mon côté bibliothécaire à chignon qui aime que chaque chose soit bien identifiée, rangée, classée (ou alors c’est l’influence des cases du voisin).

Admettons alors que le changement d’URI du service Delicious soit dans l’air du temps. Mais au fait, qui se soucie encore d’enregistrer des favoris, alors qu’on peut les twitter, les facebooker, les smober, ou faire n’importe quoi d’autre d’un coup de commande ubiquity (à tester d’urgence si vous ne l’avez pas déjà fait – vous n’êtes pas près d’abandonner Firefox…) ? Heureusement, il reste http://identi.ca/ !

Du spam dans mon RSS

Ca faisait un moment que j’avais remarqué des dysfonctionnements dans mon bon vieux Bloglines. Par exemple, pour des raisons inexpliquées, certains blogs très intéressants ne reçoivent plus aucune mise à jour dans Bloglines depuis des mois, et j’arrive pas à réparer. Pour d’autres, j’ai été obligée de me désabonner et de me réabonner dans la foulée.

Mais alors ce matin ça dépasse tout :

Tiens tiens, me dis-je, ce cher Olivier serait-il devenu « very dynamic » pendant la nuit ? aurait-il troqué son patronyme habituel pour celui, plus anglo saxon, d’Aaron Stone ? Point du tout. Son fil a RSS a tout bonnement été spammé. Pas le blog lui-même, juste le fil RSS. Sans doute dû à son hébergeur car j’ai repéré une autre victime.

Alors voilà, un mythe de brisé, on croyait qu’on était tranquilles avec le RSS, et en fait non. Où va-t-on, franchement.

RDF et les bibliothèques : avant-goût

Parfois la pensée fonctionne comme un boeuf-carottes : il faut laisser mijoter. Tous les ingrédients sont là avec une saveur simple et claire, mais pas extraordinaire. On a la recette sous les yeux, à première vue il suffit de mélanger. Mais la révélation, le goût subtil, le fumet délicieux, ne vient que bien plus tard, après que ces ingrédients aient été longuements mélangés et tournés dans la cocotte de notre esprit.

C’est à peu près ce qui m’est arrivé ce week-end quand j’ai commencé à regarder SPARQL, le langage de requêtes de RDF. C’était comme de manger un bon repas, après avoir contemplé longuement la recette dans un livre en se disant qu’elle avait l’air bonne, mais au-dessus de ses compétences culinaires. Au final, elle n’était pas si difficile, mais vraiment délicieuse. Je vous la ferai goûter tantôt.

Yann, TEF en RDF, premier essai : l’explication avec la pâte à modeler et les légos, indispensable.
Got, SPARQL, maillon essentiel du « web of data » : maintenant que j’ai essayé, j’ai compris.
Christian, My 2 coins on the “social graph” polemic : remplacez « réseaux sociaux » par « catalogues » et « friend » par « document » et vous verrez le fond de ma pensée.

Et tout est dit. J’aurais bien écrit mon propre billet sur les perspectives merveilleuses et pratiquement illimitées qu’ouvre le RDF pour les catalogues de bibliothèque, mais j’aurais l’impression de ne faire que paraphraser ceux qui ont déjà écrit ces quelques textes, et bien d’autres, de manière bien plus précise et/ou pédagogique que je ne saurais le faire.
Ceci dit je ne jette pas l’éponge. A un moment donné il faudra que je fasse l’effort de l’écrire avec mes propres mots. Je voulais juste leur rendre justice auparavant.

Réseaux sociaux et numérisation

Les bibliothécaires 2.0 se prennent la tête en ce moment pour essayer de trouver ce que les réseaux sociaux ont à apporter à la connaissance, la science, la culture, enfin aux bibliothèques.
Chez Facebook apparemment ils ont trouvé la réponse : ils utilisent maintenant une version adaptée du système ReCaptcha.

A chaque fois que quelqu’un envoie un message ou ajoute un ami dans Facebook, il numérise un mot en mode texte pour Internet Archive.

Et ça en fait beaucoup, des mots.

Update 5 secondes plus tard : tiens, Twitteraussi !

31-08

Aujourd’hui c’est le blog day. Donc, il faut faire découvir 5 blogs de préférence, en dehors de mon monde habituel… Je vais essayer mais ça ne va pas être facile, car je dois bien avouer que je n’ai pas eu beaucoup de temps à consacrer à la découverte de nouveaux blogs ces derniers mois. Enfin, s’il faut en citer 5…

Le blog du Bibliophile : et ne me dites pas que c’est dans mon environnement habituel ! Des énigmes, de très jolies choses et de la bonne humeur.

Actualités de la recherche en histoire visuelle : sous ce titre rébarbatif (pour lequel il est réputé), un excellent blog qui ne parle pas seulement de ce dont il dit qu’il parle, mais aussi de plein de choses dont tout le monde parle (comment ça, je suis pas claire ???)

Comme une image : parfois il est sage, mais parfois non.

Petaramesh : mais ça serait trop long de vous expliquer comment je l’ai découvert celui là. Considérez cela comme un private joke.

Murmure chinois qui ne murmure pas assez : et pourtant avec tout ce qu’on entend entre deux rayonnages de bibliothèque…

Bonne fête les blogueurs.

Plein d’exemples de visualisation

On peut facilement passer plusieurs heures à explorer le site Visual Complexity. Il référence près de 500 projets de visualisation d’information, classés par sujet avec des copies d’écran.

Ca va trucs assez old style comme ça :

Essai d'une Distribution Genealogique des Sciences et des Arts Principaux

à des trucs beaucoup plus futuristes, colorés et qui bougent dans tous les sens comme on les aime :

Visuwords: Online Graphical Dictionary

(Cliquez sur les images pour visiter les sites.)

J’ai particulièrement flashé sur celui-là, il ressemble assez à l’intérieur de mon cerveau au top de sa productivité bibliothéconomique ;-)

Merci au blog de l’EBSI.

Migration

Il y a quelques semaines, Got m’a proposé de venir habiter chez lui. C’était une décision difficile, mais parfois il faut savoir s’engager, dans la vie : je lui ai donc dit « oui », pour le meilleur et pour le pire ;-)

Il s’est occupé de tout : mettre les anciens billets et les anciens commentaires dans des cartons en XML, les exporter jusqu’à notre logis commun, faire suivre mes anciennes adresses, refaire la déco à l’identique pour que je me sente chez moi, et enfin, pour me faciliter la vie et me montrer combien j’avais bien fait d’accepter, il m’a installé de nouveaux outils.

Le Figoblog fonctionne désormais avec un nouveau CMS, Drupal. Cela ne devrait pas changer grand chose pour vous, à part pour poster des commentaires puisque nous avons décidé de tester le système reCaptcha. Apparemment cela ne marche pas super (enfin, ni pire ni mieux qu’un autre système de captcha), mais au moins quand vous serez obligés de le saisir 5 fois pour poster un commentaire, vous aurez la consolation de savoir que vous contribuez à améliorer la numérisation de tous les livres du monde et l’accès de tous à la connaissance universelle.

Il va aussi falloir que vous mettiez à jour vos fils RSS, j’insiste. Les fils en figoblog.org vont continuer à fonctionner, par contre pour les vieux de la vieille qui utilisent toujours des fils en figoblog.ouvaton.org, cela ne va pas durer éternellement. Donc, il faut changer.
Voici les nouvelles adresses :
– billets : http://www.figoblog.org/rss.xml
– commentaires : http://www.figoblog.org/crss

Voilà, n’hésitez pas à signaler les éventuels problèmes, et quant à moi je vais enfin pouvoir me remettre à bloguer, ça m’avait manqué !

Retour sur Facebook

Après cette courte introduction, je vais essayer de re-bloguer. Il me reste exactement une semaine avant de vous quitter pour des cieux plus radieux, n’emportant dans ma besace que ce qui est nécessaire à ma survie, et une connexion internet n’en fera pas partie. Espérons que je trouve l’énergie d’écrire entre temps les quelques petits billets qui me trottent dans la tête.

D’abord je voudrais vous présenter plus en détail un des coupables de mon absence dans la blogosphère : Facebook. J’avais raconté que j’avais commencé à l’explorer ; en fait, après avoir réussi à convaincre Got d’essayer à son tour, nous nous sommes un peu pris au jeu – au point que le matin, j’ouvrais mon Facebook avant mon Bloglines, c’est dire.

Alors, quoi de si étourdissant dans ce nouveau truc hype ?

Un des trucs vraiment sympas, c’est le principe des "applications". L’interface de Facebook est conçue comme une plateforme, à laquelle on peut ajouter ou enlever des modules indépendants qui servent à faire toutes sortes de choses : gérer un agenda, afficher des fils RSS, chatter, dire ce que vous lisez en ce moment, jouer avec ses amis, et plein de trucs totalement inutiles (la dernière que j’ai installé s’apelle "Beeeeeeeer" et permet de mettre des notes à ses marques de bière préférées.)
Ces modules sont développés par les gens : si vous avez un site Web 2.0, vous aurez peut-être envie de développer une appli Facebook qui permette d’en faire quelque chose dans Facebook (n’importe quoi).
Toutes ces applications sont dotées d’une vie propre : dans Facebook, à chaque fois que vous cliquez quelque part, cela s’affiche dans votre profil, votre page d’accueil, et la page d’accueil de vos amis. Finalement, contrairement à un blog qui a l’air mort dès qu’on ne s’en occupe pas pendant 5 mn (hum), générer de l’activité dans Facebook demande très peu d’énergie, on a l’impression qu’il se passe toujours quelque chose. Le "status" qui vous permet d’écrire ce que vous êtes en train de faire en temps réel est une vraie fonctionnalité inutile et addictive, digne de Twitter.

Du côté des bibliothèques : Facebook par son usage, sa communauté, est un réseau profondément ancré dans un certain milieu, disons culturel et universitaire. Beaucoup d’étudiants, mais plutôt d’un niveau intellectuel élevé, alors que ceux qui sont les couches plus basses de a société vont se tourner plutôt vers MySpace (je ne sais plus où j’ai lu ça).
Comme les étudiants y sont, les profs et les bibliothécaires aussi. De fait, pour nous, ça devient intéressant pour les gens qui le fréquentent : allez je vais jeter quelques noms un peu connus, Gerry McKiernan, Lorcan Dempsey, Roy Tennant, etc. sont dans Facebook.
Ensuite ces gens discutent, occasionnellement de choses qui peuvent nous intéresser comme les bibliothèques 2.0, ce qu’on pourrait faire de bibliothéconomique dans Facebook, le Web sémantique
Certaines bibliothèques se sont lancées et ont développé des applications ; j’en ai installé une qui s’appelle Digital Past et permet d’afficher dans Facebook une image piochée dans la bibliothèque numérique du même nom.
Côté Français, on a quelques groupes orientés bibliothèques dans Facebook, et c’est assez amusant : cela va des lecteurs mécontents de la BnF aux étudiants de Sciences Po qui souhaitent que l’on remplace les lampes de la bibliothèque par des lampes à UV. En passant par une intéressante discussion sur l’intérêt de poser sa carte de bibliothèque sur sa lampe avant d’aller aux toilettes à la BSG (je vous laisse découvrir).

Bien sûr, aucun des liens ci-dessus ne vous mènera nulle part si vous n’avez pas vous-même de compte Facebook : on arrive dans les inconvénients. Le réseau est quand même très fermé et replié sur lui-même : autant on peut faire entrer dans Facebook des choses qui se passent au-dehors, autant l’inverse est impossible.
Ce réseau nous met au coeur des problèmes de l’identité numérique et de son manque d’intimité, puisqu’il joue sur l’affectif (retrouver ses amis de la vraie vie, leur faire passer des infos en temps réel…) Certains pensent que Facebook aura bientôt plus de succès que Google, d’autre le craignent.

Enfin, en ce qui me concerne, je pense que Facebook est un jeu. Un peu comme Second Life, sans l’interface 3D, et avec une meilleure régluation des relations humaines "réelles" projetées dans le numérique, ce qui le rend plus intéressant (de mon humble point de vue). Comme tout jeu, et en particulier tout jeu qui se passe sur le Web, il n’est pas recommandé d’y faire n’importe quoi.

Pour en savoir plus sur Facebook, vous pouvez lire la série de billets de Pisani ou le blog d’Exalead (au milieu de plein d’autres). Si vous vous connectez à Facebook, je suis là.

PS : c’est pas la peine de mettre un commentaire pour dire que j’ai fait une faute dans le titre, c’est fait exprès parce que la dernière fois que j’ai mis un mot hype dans le titre d’un billet, je me suis retrouvée sur la 1e page de résultats de Google et j’ai dû payer des suppléments de bande passante jusqu’à ce que je le change.