To blog or not to blog ?

Récemment, deux événements importants sont arrivés dans ma vie, l’un dans ma vie personnelle, l’autre dans ma vie professionnelle. Ces deux événements ont été synonymes de changement, dans le sens de davantage de responsabilités, et le temps dont je dispose pour bloguer en a été directement affecté.
On voit bien le résultat : sur toute l’année 2008 je n’ai même pas écrit 30 billets (soit moins d’un par semaine), alors qu’avant je maintenais sans trop de difficultés de le rythme d’un billet tous les deux ou trois jours.

Devant un tel constat, et le peu d’espoir que tout à coup je me remette miraculeusement à avoir du temps pour moi, une décision radicale s’impose. Il faut que je décide quoi faire de ce blog, s’il doit, s’il peut vivre… ou non.

Le premier événement dont je parle (pour ceux qui n’auraient pas suivi, j’ai eu un bébé) m’a fait réaliser une chose importante. Un blog « privessionnel » se situe dans la sphère du professionnel plus que dans celle du privé. Le travail nourrit le blog, même si on ne blogue pas son travail mais sa profession : ainsi, ayant été en congés pendant des mois, je me suis dit « chouette, je vais avoir plein de temps pour bloguer ! » Et pourtant je ne l’ai pas fait, ou si peu. Je continuais à faire de la veille, à lire des biblio-choses, pour la plupart intéressantes… mais l’envie de bloguer, ou la capacité, n’était pas là.

Or me voici de retour parmi les actifs, et maintenant confrontée au second événement : tout en restant dans le même établissement, j’ai changé de poste et je me trouve maintenant face à un éventail beaucoup plus large d’activités et de personnes, et sollicitée de façon beaucoup plus intense. Pourtant, tout en étant parfois complètement noyée sous le boulot dans mon nouveau poste, j’ai retrouvé l’envie et l’énergie de bloguer, des sujets d’intérêt, une structuration de ma pensée appropriée. Le blog se nourrit de l’infobésité, de la surcharge d’activité fébrile des périodes de travail intense.
Enfin, autant que faire se peut ! Après tous ce temps de silence, je me suis retrouvée victime d’une vieille terreur, l’angoisse de la page blanche, la timidité du blogueur débutant. Depuis ma nouvelle place, je ne savais plus comment me lancer dans ce monologue public qu’est le blog, je ne savais plus comment concilier mes différentes identités, notamment vis à vis de mes collègues (je sais que vous êtes là, c’est pas discret, vous vous appelez tous athena.bnf.fr ;-)

Il faut réussir à concilier tout cela, trouver sa place, se reposer les questions de base : qui suis-je ? pourquoi blogué-je ? etc.

Des changements s’annoncent.
Pour mieux gérer mon temps, je vais devoir changer ma façon de faire ma veille. Pour mieux gérer le rapport entre mon travail et mon blog, je vais devoir ajuster ma « politique de publication ».
Bref, mon blog va changer. J’y réfléchis, et dès que j’arrive à quelque chose, je vous préviens ;-)

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8 réactions sur “To blog or not to blog ?

  1. Bloguer est une activité d’insatisfaits alors quand on a le job de rêve, le conjoint de rêve (ahem) et les enfants de rêve : pourquoi bloguer ?
    T’inquiètes, quand le boulot deviendra ennuyeux, quand le conjoint aura du bide et que les enfants seront insupportables, tu reviendras avec une nouvelle politique éditoriale :-)

  2. Bon c’est pas pour dire mais ton blog avec celui de nicomo m’ont donné envie de bloguer. Alors si tout le monde arrête, moi aussi je coupe mon blog !

    PS : en fait c’est con cette menace, tu vas cesser de bloguer juste pour que justement, j’arrête enfin de bloguer… ;-)

  3. Quand j’ai commencé à bosser les concours de bibliothèque, dans les austères cours du CNED, il y avait un lien vers le Figoblog et il était précisé « pour parfaire ma vision des avancées techniques en matière de bibliothèque, sans trop se prendre au sérieux ». Ce sont les blogs, et particulièrement le tien, qui m’ont vraiment donné envie de travailler en bibliothèque, précisément parce qu’ils donnaient une vision différente, concrète, du métier et parce qu’ils expliquaient simplement des notions complexes pour la néophyte que j’étais. Les blogs rendent vivant ce que les canaux institutionnels assèchent parfois.
    Sans le Figoblog, je n’aurais jamais blogué, j’aurais sans doute aussi arrêté l’année dernière si de gentils twits ne m’avaient pas redonné du courage. On a tous des moments de doute, de lassitude mais on a besoin les uns des autres et la BBS est une petite tribu où tu es indispensable :-)
    Et puis on t’attend tous aux prochaines biblioblogades ;-)

  4. Merci à tout le monde, ça fait chaud au coeur ! Résolument, je ne pense pas mettre la clef sous la porte, comme ça, définitivement. Juste négocier le silence… Mais je sais que même si je n’écris pas beaucoup, vous êtes là quand même pas loin :-)

  5. Bloguer est une activité d’insatisfaits, alors bloguons, bloguons, et demeurons insatisfaits ! Insatisfaits, en déséquilibre, bourrés de questions, attentifs, ultrasensibles, réactifs, bavards, inspirés, inquiets… bloguons ! Pour que rien ne soit confortable, pour ne pas laisser le job dévorer tout, ni le bébé, ne pas lâcher ce fil, ce petit coin de liberté sur le web…

  6. Quand bien même tu ne publierais qu’un billet par an, si ce billet est utile à quelqu’un, tu n’a pas bloggé pour rien.

    De toutes façons, les agrégateurs font que les gens qui en ont envie continuent de te suivre, quand bien même ton blog serait en état de mort scripturale apparente.

  7. Comme d’autres l’ont déjà dit, j’ai commencé à bloguer (j’ai osé commencer à le faire, pour être plus précis), en lisant les billets du Figoblog, parce que c’était riche, souvent ardu, mais toujours instructif. Je me suis dit qu’on pouvait essayer de faire des billets techniques et intéressants ;-)
    Alors, même un tout petit message de temps en temps, qui fera « bip » dans mon agrégateur, ce sera toujours chouette !!!

  8. Bonjour,

    C’est justement ce genre de scrupule qui m’ont fait renoncer à créer mon propre blog. Cela ne m’empêche pas d’être un lecteur assidu et parfois participatif.
    Pour le clin d’oeil, j’ai appris d’un pasteur il y a très longtemps, une neuvième béatitude qui dit: heureux ceux qui se taisent, car ils n’ont rien à dire (les archivistes zen disent: les peuples heureux n’ont pas d’histoire).
    Sans prêcher le silence, je vous encourage à miser sur la qualité plutôt que la quantité. Pour cela, il y aura toujours des « long distance readers » qui vous suivrons. Changez de rythme (quel qu’il soit) mais garder le rythme…

    Amicalement.

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