Retour sur Facebook

Après cette courte introduction, je vais essayer de re-bloguer. Il me reste exactement une semaine avant de vous quitter pour des cieux plus radieux, n’emportant dans ma besace que ce qui est nécessaire à ma survie, et une connexion internet n’en fera pas partie. Espérons que je trouve l’énergie d’écrire entre temps les quelques petits billets qui me trottent dans la tête.

D’abord je voudrais vous présenter plus en détail un des coupables de mon absence dans la blogosphère : Facebook. J’avais raconté que j’avais commencé à l’explorer ; en fait, après avoir réussi à convaincre Got d’essayer à son tour, nous nous sommes un peu pris au jeu – au point que le matin, j’ouvrais mon Facebook avant mon Bloglines, c’est dire.

Alors, quoi de si étourdissant dans ce nouveau truc hype ?

Un des trucs vraiment sympas, c’est le principe des "applications". L’interface de Facebook est conçue comme une plateforme, à laquelle on peut ajouter ou enlever des modules indépendants qui servent à faire toutes sortes de choses : gérer un agenda, afficher des fils RSS, chatter, dire ce que vous lisez en ce moment, jouer avec ses amis, et plein de trucs totalement inutiles (la dernière que j’ai installé s’apelle "Beeeeeeeer" et permet de mettre des notes à ses marques de bière préférées.)
Ces modules sont développés par les gens : si vous avez un site Web 2.0, vous aurez peut-être envie de développer une appli Facebook qui permette d’en faire quelque chose dans Facebook (n’importe quoi).
Toutes ces applications sont dotées d’une vie propre : dans Facebook, à chaque fois que vous cliquez quelque part, cela s’affiche dans votre profil, votre page d’accueil, et la page d’accueil de vos amis. Finalement, contrairement à un blog qui a l’air mort dès qu’on ne s’en occupe pas pendant 5 mn (hum), générer de l’activité dans Facebook demande très peu d’énergie, on a l’impression qu’il se passe toujours quelque chose. Le "status" qui vous permet d’écrire ce que vous êtes en train de faire en temps réel est une vraie fonctionnalité inutile et addictive, digne de Twitter.

Du côté des bibliothèques : Facebook par son usage, sa communauté, est un réseau profondément ancré dans un certain milieu, disons culturel et universitaire. Beaucoup d’étudiants, mais plutôt d’un niveau intellectuel élevé, alors que ceux qui sont les couches plus basses de a société vont se tourner plutôt vers MySpace (je ne sais plus où j’ai lu ça).
Comme les étudiants y sont, les profs et les bibliothécaires aussi. De fait, pour nous, ça devient intéressant pour les gens qui le fréquentent : allez je vais jeter quelques noms un peu connus, Gerry McKiernan, Lorcan Dempsey, Roy Tennant, etc. sont dans Facebook.
Ensuite ces gens discutent, occasionnellement de choses qui peuvent nous intéresser comme les bibliothèques 2.0, ce qu’on pourrait faire de bibliothéconomique dans Facebook, le Web sémantique
Certaines bibliothèques se sont lancées et ont développé des applications ; j’en ai installé une qui s’appelle Digital Past et permet d’afficher dans Facebook une image piochée dans la bibliothèque numérique du même nom.
Côté Français, on a quelques groupes orientés bibliothèques dans Facebook, et c’est assez amusant : cela va des lecteurs mécontents de la BnF aux étudiants de Sciences Po qui souhaitent que l’on remplace les lampes de la bibliothèque par des lampes à UV. En passant par une intéressante discussion sur l’intérêt de poser sa carte de bibliothèque sur sa lampe avant d’aller aux toilettes à la BSG (je vous laisse découvrir).

Bien sûr, aucun des liens ci-dessus ne vous mènera nulle part si vous n’avez pas vous-même de compte Facebook : on arrive dans les inconvénients. Le réseau est quand même très fermé et replié sur lui-même : autant on peut faire entrer dans Facebook des choses qui se passent au-dehors, autant l’inverse est impossible.
Ce réseau nous met au coeur des problèmes de l’identité numérique et de son manque d’intimité, puisqu’il joue sur l’affectif (retrouver ses amis de la vraie vie, leur faire passer des infos en temps réel…) Certains pensent que Facebook aura bientôt plus de succès que Google, d’autre le craignent.

Enfin, en ce qui me concerne, je pense que Facebook est un jeu. Un peu comme Second Life, sans l’interface 3D, et avec une meilleure régluation des relations humaines "réelles" projetées dans le numérique, ce qui le rend plus intéressant (de mon humble point de vue). Comme tout jeu, et en particulier tout jeu qui se passe sur le Web, il n’est pas recommandé d’y faire n’importe quoi.

Pour en savoir plus sur Facebook, vous pouvez lire la série de billets de Pisani ou le blog d’Exalead (au milieu de plein d’autres). Si vous vous connectez à Facebook, je suis là.

PS : c’est pas la peine de mettre un commentaire pour dire que j’ai fait une faute dans le titre, c’est fait exprès parce que la dernière fois que j’ai mis un mot hype dans le titre d’un billet, je me suis retrouvée sur la 1e page de résultats de Google et j’ai dû payer des suppléments de bande passante jusqu’à ce que je le change.

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4 réactions sur “Retour sur Facebook

  1. C’est quand même une misère que de faire des fautes de frappe volontaires pour ne pas être consulté parce que cela coûte de la bande passante :-(
    Got gagne plein d’argent maintenant : il faut le mettre à contribution pour avoir un hébergeur avec bande passante illimitée ;-)

  2. Ben faut croire qu’il en gagne pas encore tout à fait assez ;-) Et il lui faudrait du temps libre pour s’occuper de la migration, voilà, ce serait parfait !

  3. Bonjour,
    mon nombre d’amis sur facebook a diminué et je voudrais savoir comment savoir qui m’a enlevé de ses amis?
    merci

  4. Avant tout merci pour votre article. Mon point de vue est que Facebook comme tous les réseaux sociaux sont une drogue du fait de la dépendance que cela entraine. Je suis un anti-Fesbookien, je ne suis ni vieux, ni déconnecté de la réalité. Je sais saisir les nouvelles occasions se présentant à moi et je m’adapte très bien aux nouvelles technologies. Seulement facebook est en quelque sorte le fichier Edvige que le gouvernement souhaitait installer et conduit inexorablement vers une absence de vie privée. Une cyber-communication aveuglante. Le seul avantage que je peux décréter à facebook est le phénomène de buzz qu’il peut engendrer ! Rien de tel pour faire passer un message ou faire sa pub clindoeil D’ailleurs certains politiciens l’utilisent à merveille ! Comme toutes les drogues, à consommer avec modération…

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