Bye bye Hippo

On l’a appris il y a peu, l’hippopotame fait partie depuis cette année des espèces considérées comme menacées.

Tout cynisme mis à part, je vous invite à aller visiter la bibliothèque numérique des animaux en voie de disparition : ARKive. (ARK parce qu’est c’est l’Arche de Noé des animaux en danger – Ark en anglais).
On y trouve des tas de photos (et même parfois des films) de l’hippopotame et des autres… l’ambition de ce site étant de constituer une mémoire de ces espèces pour le jour où elles auront disparu. J’espère quand même qu’ils ont songé à la préservation de leurs fichiers numériques et de leurs métadonnées parce que sinon !

Ca me fait tout drôle de penser que ce doudou-hippo est peut-être un des derniers de son espèce, d’ailleurs lui-même après 5 ans de bon et loyaux services est bien mal en point, cette photo est peut-être une des ultimes traces numériques de son âge d’or ;-)

A visiter aussi : PlanetArkive pour les enfants.

Point haut d’été

Le format Open Document, après avoir été standardisé par OASIS l’année dernière, vient d’être accepté par l’ISO sous le doux nom de 26300. A titre de rappel, il s’agit du format de traitement de texte basé sur XML utilisé notamment par la suite Open Office.

C’est un petit pas pour la bureautique mais un grand pas pour la préservation du document numérique… Euh je peux peut-être trouver un truc plus intelligent à dire, là…

La fondation Open Document annonce également qu’elle vient de terminer le développement d’un plug-in qui va bien pour que M$Word arrive à parler Open Document. Amis de Microsoft, faites comme d’habitude : rien.

En fait ils ne font pas rien puisqu’ils travaillent à un format concurrent qui s’appelle… Office OpenXML, sans blague.

Source DCC.

Chacun cherche son chat

Je me faisais cette réflexion car, après un crash de profil firefox (ça m’arrive régulièrement au boulot, donc je ne dramatise plus, et j’utilise del.icio.us pour mes bookmarks), je cherchais un nouveau thème pour faire plus joli que le truc gris par défaut. Alors je suis tombée sur le thème "chats" (version bleue) que j’ai aussitôt installé et ça a mis un peu de lumière dans ma journée.

Après ça, quand je repassais dans mes diverses autres applications, je me demandais : mais pourquoi diable les applications doivent-elles obligatoirement être aussi moches ? Pourquoi cette convention des barres grises, des arêtes tranchées, des boutons authentiques 10 ans d’âge, des icônes aussi bavardes que laides ? Alors que sur le Web on se permet à peu près n’importe quoi, les applications continuent à rivaliser de tristesse et de manque d’originalité.

En fait, on peut observer que les utilisateurs non expérimentés sont très perturbés par les applications jolies. C’est vrai, un thème Firefox ne change rien aux fonctionnalités, c’est juste le design des boutons. Et pourtant, il y a des gens qui ne penseront jamais à cliquer sur la flèche, parce qu’il y a un chat dessus.

Deuxièmement, ça ne fait pas sérieux. Eh oui, pour avoir l’air d’une vraie application pour les grands, et pas d’un truc loufoque sur le Web, il faut adopter le gris conventionnel et les icônes de Bill, sinon question crédibilité, on en prend un coup.

Et ben vous savez quoi ? Moi je préfère mes chats.

Les anglais, les allemands et les DRM

La British Library a fait une déclaration concernant les dangers des DRM, ou plutôt mesures de protection techniques, dans BBC News. Ils soulèvent notamment le problème de la conservation, en plus de celui d’empêcher certains usages légaux des documents, notamment pour les bibliothèques. Quelques résonnances de cet article ici et .

Du côté des allemands, la transposition de la fameuse directive européenne qui est à l’origine de notre DADVSI, a été appliquée tout en permettant à la bibliothèque nationale de coutourner les DRM pour les besoins de sa mission. D’après cet article de slashdot.

C’est l’occasion de rappeler, avec Tristan, que les DRM ont hélas surtout pour effet de rendre la vie difficile aux utilisateurs honnêtes

Gérer l’épuisement avec Gantt

Parfois, l’épuisement accumulé finit par dépasser l’entendement, et à l’heure où d’habitude je me retrouve jovialement devant mon pc pour bloguer, je sens que toute énergie m’a quitté. Ces deux dernières semaines, j’ai eu pléthore de ces moments, où l’envie d’écrire, dévorante, vitale, le disputait à une fatigue irrationnelle qui semblait empêcher mes neurones de se connecter entre eux pour fonctionner normalement.

Dans ce genre de moments, je me réfugie dans des tâches primitives, comme par exemple réaliser un diagramme de Gantt avec Excel. Alors je vous recommande chaudement ce tutoriel, qui marche très bien, même si, pour un cerveau fatigué et peu efficace, certaines de ces infos en anglais restent résolument opaques (par exemple j’ai jamais réussi à afficher les bonnes dates sur l’axe horizontal).

Si vous êtes un vrai geek, ce tutoriel ne vous sera d’aucune utilité et vous auriez plutôt intérêt à consulter celui-là qui donne la démarche à suivre avec Open Office, et en plus il est en français.

Au terme de cette enrichissante expérience avec les diagrammes de Gantt, j’ai réussi à planifier six mois d’activité intense et à meubler une demi-journée d’épuisement. Comme quoi, les diagrammes de Gantt, c’est vraiment utile.

Merci au del.icio.us d’Outils Froids.

72 heures chrono

Parce que rien ne vaut un retour aux sources

Ces événements se déroulent mardi entre 21h30 et 0h50.

M. Christian Paul – Rappel au Règlement. Cet après-midi, à quelques heures de l’ouverture de ce débat, les lobbies ont pris possession de l’Assemblée nationale (…) Il était remis à chacun des parlementaires qui le souhaitait une carte prépayée de 9,99 €, donnant droit à télécharger gratuitement une dizaine de morceaux de musique…

M. Le ministre de la Culture présente le projet de Loi.
La discussion que nous entamons ce soir était très attendue. Oui, je n’hésite pas à le dire, c’est un débat historique.

M. Le ministre présente l’amendement qui définit la méthode de « réponse graduée » qui permettra de sortir les 8 million d’internautes qui téléchargent de l’illégalité.

M. Christian Vanneste, rapporteur de la commission des lois – Le texte qui nous est proposé aujourd’hui est un texte modeste
M. Le rapporteur présente le projet de Loi.

M. Frédéric Dutoit (PCF) présente une exception d’irrecevabilité. Elle n’est pas adoptée.

M. Christian Paul (PS) présente une question préalable.
Ce projet de loi est devenu le drapeau d’une croisade répressive que nous jugeons injuste, moyenâgeuse et inefficace. (…) avec le baladeur que j’ai ici, je ne peux rien télécharger sur les plateformes qui sont venues tout à l’heure à l’Assemblée ! Des milliers de Français vont acheter des baladeurs pour Noël. Savent-ils que ce projet de loi les transforme, potentiellement, en délinquants ?

M. le Ministre de la Culture perd son sang-froid : C’est faux ! C’est scandaleux ! (…) C’est lamentable ! Minable !

Les débats deviennent amusants. La question préalable n’est pas adoptée.

Ces événements se déroulent mercredi entre 16h20 et 20h15.

Les discussions reprennent sur le projet dans son ensemble.
Où il est question de la réponse graduée (devenue « riposte graduée » pour l’oppposition), de la licence globale obligatoire, du peer to peer, du piratage, des DRM, de l’interopérabilité, de la gratuité, des logiciels libres.

Le PS dépose une motion de renvoi en commission. Elle n’est pas adoptée.

Ces événements se déroulent mercredi entre 21h50 et 1h00.

Discussion de l’article premier.
Patrick Bloche (PS) présente un rappel au règlement : Vraiment, nous légiférons dans les pires conditions…
Mme Christine Boutin (UMP) introduit la licence globale optionnelle.
Discussion et rejet des amendements concernant la copie privée.
Discussion des amendements 153 et 154 concernant la licence globale optionnelle. Les amendements sont adoptés.
Discussion des amendements concernant l’enseignement et la recherche, les bibliothèques et les musées, les archives.
M. le Ministre – (…)le projet de loi répond en partie à votre préoccupation, puisqu’il prévoit une exception au profit des services chargés du dépôt légal. La directive précise qu’il est opportun de promouvoir des contrats spécifiques avec ces établissements pour leur permettre de réaliser leur mission de diffusion.Le principe de gratuité appliqué à tout usage dans l’enseignement ou la recherche laisserait penser que la création n’a pas de valeur.
Les amendements sont rejetés.
L’amendement 114 "vise à étendre l’exception (concernant les personnes handicapées) à tous les établissements ouverts au public tels que les bibliothèques, les services d’archives, les centres de documentation et les espaces culturels multimédia, en vue de mieux diffuser la politique culturelle de proximité." M. Le ministre demande à ce qu’on retire les archives, "leur vocation première étant d’assurer la conservation des œuvres plutôt que leur diffusion". L’amendement est adopté.

Ces événements se déroulent jeudi entre 16h15 et 19h20.

A la demande du Gouvernement, la discussion de l’article premier, des articles additionnels après l’article premier et avant l’article 2, ainsi que de l’article 2 est réservée.
Discussion.
Le PS fait un nouveau rappel au règlement.
Les articles 3 et 4 sont adoptés sans discussion.
Deux nouveaux rappels au règlement.
Où il est de nouveau question de licence globale, de DRM, de téléchargement, de Johnny Halliday, du Moyen-Age…
Plusieurs amendements sont adoptés, dont un qui interdit de placer des dispositifs anti-copie à l’insu des artistes.

Ces événements se déroulent jeudi entre 21h30 et 0h30.

La suite de la discussion ayant été reportée après Noël, une discussion large est ouverte.
Où il est question de courses de Noël, de Lawrence Lessig, du monopole de Microsoft, de la bibliothèque numérique européenne (M. le Ministre – Pourquoi nous sommes-nous mobilisés pour la bibliothèque numérique européenne ? Serait-ce pour céder aux sirènes du capitalisme mondial ? C’est tout simplement par souci d’équilibre, pour faire en sorte que nous ne soyons dépendants de personne pour permettre au plus grand nombre l’accès aux œuvres), du fair use, des DRM, des webradios, d’interopérabilité, de formats ouverts, de logiciels libres.
Les débats sont suspendus jusqu’au 17 janvier.

Fin de la saison 1.

Vercingétorix

Hier soir, en zappant sur les chaînes improbables du câble, on est tombés sur un documentaire de France 5 sur Vercingétorix. Deux choses à dire le concernant…

D’abord, c’était un excellent documentaire. Il ne se contentait pas de retracer le mythe vecingétorixien, mais il abordait la façon dont ce mythe s’est imposé, avec toute une iconographie, à l’époque de Napoléon III (en gros) : le message à transmettre au XIXe siècle à travers l’orgueil du vaincu plus noble que le vainqueur, puis l’utilisation de cette image par Pétain pendant la 2e guerre mondiale, etc. Parmi les grandes images qui découlent d’une iconographie gravée de type "Epinal" ou des manuels scolaires de cette époque comme le Tour de France de deux enfants, on trouve la statue érigée à Alise-Ste-Reine, site présumé d’Alésia (cf. photo).

Deuxième merveille de ce documentaire, juste avant qu’il commence est diffusée une courte annonce indiquant "ce programme peut être librement enregistré et diffusé en classe, education.france5.fr". Aussitôt je bondis : comment, des reportages libres de droits pour l’enseignement ! Mais c’est formidable !
Donc je me jette (enfin, le lendemain) sur mon PC pour chercher plus d’informations sur la politique de libération de droits de France 5. En fait, la liste des programmes concernés par cette initiative est même assez longue.

Aujourd’hui, France 5 négocie des droits pour les enseignants, à charge pour eux de glisser une cassette dans leur magnétoscope pour enregistrer le programme. Mais demain, peut-être seront-ils obligés par la loi, comme les webradios, de mettre en place des DRM hors de prix pour garantir cette liberté.

Aujourd’hui les DRM, demain plus rien

A l’occasion de la transposition de la Directive européenne sur les droits d’auteur dans la société de l’information en droit français, on voit ressurgir quelques articles intéressants sur l’un des points les plus problématiques de cette future Loi dite DADVSI, : la protection juridique des mesures de protection techniques, ou DRM.

Par exemple cet article dans Le Monde qui donne des frissons quand on voit jusqu’où ça peut aller :

Il est en effet encore possible de réenregistrer et d’encoder au format numérique la musique qui sort des haut-parleurs d’un ordinateur personnel. Mais  » aux Etats-Unis, précise M. Espern, on teste déjà des systèmes rendant impossible la conversion de flux analogiques en fichiers numériques ».

Tristan Nitot sur son Standblog nous propose aussi une série de 5 billets pédagogiques sur le sujet :

Pour une vision tout à fait polémique mais très intéressante des DRM et de leurs dangers, on peut visiter ce site. Et on retrouvera avec fruits cette pesante synthèse de Thierry Stoehr sur Formats Ouverts.

Question pour tout le monde : quelle maîtrise aurons-nous encore demain sur nos propres ordinateurs ? Et question pour les bibliothécaires : quel espoir de communiquer et pire encore, de conserver au-delà de quelques courtes années les documents protégés par des DRM, s’il est illégal de seulement penser une seule seconde à envisager de réfléchir à un moyen de pouvoir les contourner ?

Les aventures de Pierre Cruche sur le Web

L’autre jour, j’étais fort occupée à essayer d’orthographier correctement le nom d’un graveur : Pierre Eskrich, dit "Vase" ou "Cruche" (pas croyable un nom pareil quand même !). Un important graveur lyonnais du 16e siècle, qui a (aurait ?) illustré notamment ça (voir aussi tout plein d’autres resssources ), ça (encore que… pas sûr), ou encore ça.

C’est alors que j’ai découvert le Dictionnaire historique de la Suisse, dans lequel on peut apprendre plein de choses sur l’histoire de la Suisse, gratuitement et en ligne.

Je suis aussi tombée sur ce site : Typographie et civilisation dans lequel on trouve plein de textes sur l’histoire du livre et de la typographie, gratuitement et en ligne.

Et puis j’ai trouvé cette bibliographie très complète sur Bernard Salomon (un collègue de Cruche/Vase).

Je me suis donc promis d’arrêter de faire de la schizophrénie, et d’essayer de pratiquer un peu dans mes recherches ce que je défends habituellement avec tant de verve dans mon travail. J’espère que ça ne perturbera pas trop mes lecteurs bibliothéconomes ;-) allez ça fera un peu de changement.