Chaîne

Aussi étonnant que ça puisse paraître, pour une fois ma carapace bibliothéconomique ne m’a pas protégée et je me trouve prise dans une chaîne de blogueurs que m’envoie les z’ed.

la règle du jeu est la suivante :

  • 1. Allez dans vos archives
  • 2. Retrouvez la 23e note ou celle proche de ce chiffre
  • 3. Retrouvez la 5e phrase.
  • 4. Affichez le texte de la phrase ainsi que les instructions
  • 5. Demandez à 5 personnes d’en faire autant.

Je me suis pliée au jeu et voici le résultat :

Et puis tant qu’on y est, ça me rappelle une aventure encore plus antédiluvienne, il y a deux mois avec cette affaire de projet Ocean , une grande histoire de numérisation entre Google et la bibliothèque de l’Université de Stanford, dont on a plus jamais entendu parler depuis.

Ben oui, croyez-en vos oreilles (euh vos yeux) ou pas, c’était en avril 2004 et j’étais déjà obnubilée par les projets de numérisation de Google ;-) Ce qui me confirme que je commence à tourner en rond dans ce blog et que j’ai bien besoin d’un peu de repos.

Je me demande bien à qui je vais pouvoir faire ce merveilleux cadeau, allez, si vous avez envie de jouer, Got, Zid, Thilas, Romain, et Olivier… par exemple…

A lire

Aujourd’hui, un peu de lecture…

D’abord cet article dans ArXiv, via Catalogablog, dans lequel est fait le lien entre l’OAI et l’OAIS (ce qui risque de semer encore de la confusion ; pour éclaircir le sujet c’est par ici). Cet article sera présenté à PV 2005.

Ensuite le dernier numéro de First Monday dans lequel on notera en particulier un article de Karen Coyle sur les métadonnées de gestion des droits.

Un petit dernier via ResourceShelf : un article sur les bibliothèques numériques destinées aux enfants, et en particulier l’interface d’ICDL dont je vantais les mérites tantôt.

En 3D

En lisant cet article dans Libé, j’ai découvert ce site qui propose des reconstitutions en 3D de lieux historiques.

Vous pouvez voir les photos d’une villa romaine, d’un cirque romain ou même de latrines romaines.

Dans un autre genre, vous pouvez aussi découvrir la bibliothèque de Montaigne, mais vu comme ça ce n’est pas très pratique pour feuilleter les bouquins. Quelqu’un n’aurait-il pas eu l’idée de pister les exemplaires de la bibliothèque, annotés par Montaigne, pour les numériser et les relier à tout ça ? Je dis ça, c’est juste une idée.

Photo :le système de chauffage au sol de la villa romaine de Seviac, dans le Gers.

Copyfraud

Réclamer des droits d’auteurs (ou plus largement de propriété intellectuelle) sur des ouvrages qui sont dans le domaine public, est-ce bien légal ? Les éditeurs de reprint, les institutions de conservation, les éditeurs de collections numérisées ou microfilmées anciennes pour la presse par exemple, ont-ils vraiment le droit de se rémunérer sur le dos du domaine public ? Ou bien est-ce de la « copifraude »…

Une réponse par Jason Mazzone dans un gros article en PDF de plus de 80 pages… en libre accès. Il y est bien sûr question de droit américain mais ça ne nous interdit pas de réfléchir.

Merci à Digitization blog.

Happy BlogDay

Le BlogDay, c’est le jour où les bloggeurs ont l’occasion de présenter d’autres bloggeurs. Des "nouveaux blogs, de préférence des blogs différents de notre culture, point de vue et attitude". Alors même si c’est pas dans vos habitudes, cliquez !

Un blog de pros : Parisist

Un blog pour les gens qui aiment Paris par des gens qui aiment Paris. Ce qui me plaît dans ce blog, c’est son côté à la fois très « pro » et très sympa. C’est du journalisme à l’échelle humaine.

Un blog de geek : Mitternacht Reloaded

On se dirait presque oh non, pas encore un de ces blogs de geek… Mais là c’est vraiment différent. Déjà c’est écrit par une fille. Son écriture est un moment de détente, une fenêtre sur un petit monde agréable. Et puis son graphisme est super, et elle connaît Yves-Marie Bercé.

Un blog BD : Au tout petit hasard des mots

Les blogs BD, il y en a un tas, et on en parle beaucoup en ce moment avec le Festival qui se prépare. C’était très dur d’en choisir un, mais j’ai pris celui de Princesse Capiton, la "blonde de l’accueil", parce qu’il est différent, et qu’on y passe de bons moments.

Un blog ailleurs : De tout et de rien

"Ailleurs", j’aurais pu choisir un blog lointain dans un langage improbable comme celui-ci mais c’était un peu facile. J’ai donc choisi un ailleurs un peu moins lointain, celui de mes vacances. Accessoirement c’est aussi un blog de geek, mais il est rose ;-)

Un blog au hasard : Dondiegodelavega

Bon, j’avais pas d’idée pour le 5e blog alors j’ai décidé de jouer le jeu et j’ai tapé "un blog au hasard" dans Google France (pourquoi pas un autre moteur, me direz vous, mais on va pas se lancer dans la polémique, là). Et le lauréat, sans tricher, est ce blog littéraire dont le dernier article parle du Moyen-Age, ce qui le rend éminamment sympathique à mes yeux. Hop, suscribe with Bloglines.

Voilà, je suis désolée pour tous les blogs que je découvre tout le temps mais que ce n’est pas tombé sur eux. Je remercie les auteurs des 5 blogs en question d’être entrés dans ma vie (et dans mon aggrégateur) et je leur souhaite de continuer. Et joyeux BlogDay !

Guide EAD

Le manuel d’encodage en EAD (pdf), proposé par le groupe de travail correspondant de l’AFNOR, est en ligne sur cette page de la direction des Archives de France.

Est-il besoin de le rappeler, l’EAD n’est pas seulement un format de description d’archives mais permet d’encoder toutes sortes d’inventaires, surtout quand il s’agit de fonds organisés de manière hiérarchique. C’est souvent le cas des fonds de manuscrits ou d’autres fonds privés déposés dans les bibliothèques. C’est d’ailleurs le format adopté pour la numérisation du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques françaises.

A ma connaissance, à part sur ce projet, il n’y a pas encore beaucoup de bibliothèques qui l’utilisent en France, la BM de Lyon méritant quand même d’être citée comme précurseur.

Pour un article de référence sur l’EAD, voir aussi Blogokat.

Archives numériques intéropérables

RLG vient de publier le compte-rendu d’une rencontre intitulée : 2005 RLG International Archival Gateways Meeting. Cette rencontre qui avait lieu aux archives nationales de Grande Bretagne avait pour objectif d’aborder la question de l’intéropérabilité de la numérisation des archives sur le plan international. On notera qu’il y a une présentation de la Direction des archives de France.

J’en profite pour signaler que sur le portail France-Généalogie on peut consulter l’outil Nomina, un service qui interroge 4 bases réparties en utilisant l’OAI.

Voitures et identifiants pérennes

Je me disais il y a peu que si on considère les différents systèmes de nommage unique et pérenne que l’on fréquente dans la vraie vie (lire : pas sur le Web), un des plus impressionnants est l’immatriculation des voitures.

Actif depuis plus de cinquante ans, ce système a bien des avantages : son extensibilité (passage de deux lettre à trois), sa citabilité (facile à retenir). Pourtant, ce système a vécu et on nous annonce qu’on va en changer. Petite analyse.

Dans l’ancien système, on combinait un élément signifiant (le département) avec un préfixe non signifiant composé de deux ou trois lettres, et une numérotation incrémentale à quatre chiffres. Il y a donc plusieurs autorités nommantes : les préfectures, ce qui a pour conséquence de lier l’identification à un lieu. Si la ressource (pardon, la voiture) change de propriétaire mais pas de lieu, elle garde son identifiant. Si elle change de lieu (même avec le même propriétaire) elle change d’identifiant.
Ces identifiants basés sur les lieux ou les adresses, ça vous rappelle rien ? Les URL par exemple… Qui n’est jamais tombé sur une erreur 404 (cette voiture a déménagé) ou pire, en suivant un lien qu’il avait duement enregistré dans ses favoris, sur un site porno (cette voiture a changé de propriétaire).
Dans le cas d’un changement d’identifiant, seules les métadonnées (les archives de la préfecture) permettent de tracer le changement et de retrouver la ressource-voiture.

Dans le nouveau système, le nommage est composé de trois séries de caractères non signifiants : deux lettres, trois chiffres, deux lettres. Le nommage est incrémental et centralisé : une seule autorité nommante, qui attribue les identifiants dans l’ordre, de AA 11 AA à ZZ 999 ZZ.
L’identifiant reste attaché à la ressource-voiture quel que soit l’emplacement-adresse de celle-ci : ce n’est plus une URL mais une URI.

Le nouveau système vise à la fois à simplifier les démarches administratives des automobilistes (plus de changements de plaques en cas de session des véhicules), à alléger la gestion du système pour l’administration et à lutter contre la délinquance automobile en améliorant l’efficacité des contrôles grâce à une «meilleure traçabilité»

A voir. On passe d’un système semi hiérarchique réparti à un système hypercentralisé et hypercontrôlé (quoi, ça vous surprend ? Qui a eu cette idée d’abord ?). Un seul système, ça veut dire aussi que si le système tombe, on n’a plus rien. Complètement non signifiant, ça veut dire moins citable (Police ! Arrêtez cette voiture !) encore que le limiter à 7 caractères est de ce point de vue une bonne initiative. Par contre quand on sera au bout de cette attribution dans l’ordre, que fera-t-on (si les voitures n’ont pas encore eu définitivement raison de la planète d’ici là) ? Dernière question, comment se fera la transition d’un système à l’autre et la récupération des anciens identifiants ?

Enfin on est bien dans un système centralisé à la française, si on considère que chez nos amis anglais on peut faire immatriculer sa voiture à ses initales si on a envie (le libéralisme, toujours lui). Mais à ma connaissance, à part ça, nous serions le premier pays européen à abandonner le nommage basé sur des lieux ? Non ?

Quand même, un avantage : on ne se fera plus traiter de sales parigots quand on ira en vacances à Marseille !

Ce billet est spécialement dédicacé à Thierry Stoehr

Un penchant pour le droit

Filer droit avec les droits, tel est le conseil que nous donnent deux avocats dans un article de Libé intitulé Droits d’auteur, respectons les règles. Si l’on en croit les auteurs de cet article, l’état d’hostilité ambiante à l’égard de la propriété intellectuelle, ainsi qu’un certain laxisme ou en tout cas une politique d’indulgence à l’égard des "pirates", nous mènent tout droit à la catastrophe : spoliation des ayants-droits, contrat social à géométrie variable… Il n’est pas question de la fin de la créativité artistique, mais presque. Faut-il rappeler à ces gens qu’à l’heure actuelle, la protection de la propriété intellectuelle profite moins aux artistes qu’aux acteurs commerciaux du circuit ? Que le numérique favorise la diffusion des oeuvres et est donc favorable aux artistes, même s’il nuit aux acteurs du modèle économique tel qu’il existe actuellement ? Enfin, que la loi est faite pour favoriser le bon fonctionnement de la société et doit donc s’adapter à ses évolutions, et non les bloquer dans des non-sens et des cul-de-sac par freinage des quatre fers devant les risques du progrès technologique ?

Chez Eolas, découvrons quelques conseils pour filer droit aussi en bloguant. Quelles sont les responsabilités du blogueur à l’égard de ce qu’il édite, de ce que d’autre écrivent sur son site, de son employeur ? Tout ceci est merveilleusement clair et pédagogique comme toujours chez Maître Eolas.

C’est aussi la question des droits qui fait bondir les éditeurs américains devant le projet Google print dans sa version "bibliothèques", dans une lettre de l’AUUP, l’association des éditeurs américains, lettre qu’on a déjà vu citée sur différents blogs. Les éditeurs ne sont pas prêts à voir circuler en libre accès (ou presque) le plein-texte de leurs ouvrages, et ce n’est pas vraiment une surprise, nous connaissons ce problème depuis longtemps avec la numérisation. Lire aussi un article de Gary Price à ce sujet. Les bibliothèques auront quand à elles la préoccupation inverse, bien exposée dans cet article de JB Soufron : les oeuvres du domaine public pourront-elles continuer à être accessibles librement, alors même qu’on travaille à renforcer les barrières techniques qui tendent à faire du contrôle maximal la situation normale ?

Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que la NISO s’intéresse aux droits des documents numériques et ait pour projet d’inciter à normaliser l’expression des droits, et ce également dans un sens positif de garantie de la liberté d’accès et d’usage pour certaines oeuvres, comme avec Creative Commons.

Mise à jour :

Pour vous faire votre propre idée, retrouvez tous les textes officiels ou non dans l’hyperdossier sur les droits d’auteurs de Juriscom.