IFLA 2012 – Comment rédiger un top tweet

Comme vous le savez, plus les réseaux sociaux sont sociaux, plus ils deviennent un outil de marketing destiné en fait à vous vendre quelque chose – fut-ce la popularité individuelle de leurs utilisateurs. Dans ce monde de biblio-geeks qu’est l’IFLA, où la moitié de la population se déplace en permanence avec un œil rivé à son smartphone, son iPad, son mini-PC ou son portable, Twitter est un véritable canal d’information à part entière, en parallèle de la conférence mais aussi de sa sociabilité, sur lequel les gens échangent des informations, des blagues, des astuces, des photos, et bien d’autres choses.

Moi qui suis grande débutante dans le domaine du community management (mais je suis à bonne école ;-) j’étais toute fière hier de voir que le réseau social fétiche des conférenciers poussait obstinément en haut de liste, sur le hashtag #WLIC2012, une de mes créations. J’avais rédigé *le* top tweet.

(Pour les débutants, le hashtag c’est un peu comme une vedette matière, mais en moins long.)

Donc voici ma recette infaillible pour rédiger un top tweet.

1) Il ne faut surtout pas louper les temps de sociabilité IRL (ça veut dire « in real life », par opposition à ce qui se passe sur le réseau et qui, comme chacun sait, n’est ni réel ni vivant) qui donnent d’infinies possibilités de trouver de bonnes idées de top tweet. Par exemple, samedi soir, je me suis rendue au caucus francophone, rassemblement qui n’a pas vraiment d’autre utilité que d’en être un, puis au « moment de convivialité » offert par la ville de Lyon pour célébrer sa candidature pour le congrès de 2014 (nous serions tellement heureux si Lyon était choisie, tout ça.) C’est là que j’ai rencontré Jean-Christophe, que je remercie au passage pour l’opportunité de ce top tweet.

2) Votre top tweet doit toucher à ce que les gens ont de plus viscéral, afin que tout le monde se sente concerné. Par exemple la nourriture, ou l’accès internet, qui sont les deux seules choses sans lesquelles un bibliothécaire ne peut survivre à l’IFLA. Il sera prêt à faire la queue pendant des heures pour obtenir la première, surtout si elle est gratuite. Et il sera infiniment reconnaissant à celui qui lui fournit le second, surtout si c’est gratuit. Pour autant, une fois qu’on a récupéré les codes d’accès, fait-on vraiment attention à l’identité de ce bienfaiteur omniprésent ? Visiblement non puisqu’il m’avait fallu cette rencontre IRL pour réaliser que notre fournisseur d’accès wifi cette année était français, ouvert et éditeur numérique. Trois qualités éminemment twittables.

3) Une fois que vous avez trouvé un bon sujet pour votre top tweet, la forme a aussi son importance, afin que les gens retwittent directement votre tweet au lieu de diffuser la même information en la rédigeant à leur propre sauce (vous ne pourriez même pas les attaquer pour contrefaçon, en moins de 140 caractères c’est trop compliqué). Votre tweet doit être rédigé de telle façon que les gens le reprennent tel quel. Il doit être parfait. Pour cela :
– rédigez votre tweet dans la langue la plus couramment parlée à l’IFLA (désolée pour mes amis francophones)
– interpelez directement votre lecteur en commençant par une accroche du type « le saviez-vous ? »
– utilisez des abréviations, mais pas trop, pour faire juste un peu geek mais pas adolescent boutonneux, et surtout pour garder votre tweet en-dessous de 130 caractères. Vous allez me dire oui mais Twitter autorise 140 caractères ? Visez 130, quand les gens vous retwittent ils doivent aussi ajouter votre pseudo twitter, il faut leur laisser la place…
– votre tweet doit contenir rien que l’info utile et toute l’info utile (liens, etc.) Chaque mot compte.

4) Votre tweet est prêt, vous n’avez plus qu’à ouvrir la cage et le laisser s’envoler. Pour cela, choisissez un moment clé, par exemple tôt le matin, quand vous arrivez frais et pimpant le premier au Centre des Congrès pour assister aux improbables réunions administratives qui précèdent la cérémonie d’ouverture. Ainsi votre tweet aura toute la journée devant lui pour grandir, grossir, se répandre et devenir top.

5) Dernier conseil : vous ne savez jamais lequel de vos tweets va effectivement devenir un top tweet. Alors tweetez abondamment !

Mais au fait, à quoi ça sert de rédiger un top tweet ? Eh bien, à force d’être repris, favorité (quelques néologismes ne tuent pas s’agissant de technologies) et retwitté, votre tweet va se retrouver épinglé pendant quelques heures tout en haut de la liste « top » de votre conférence, faisant fi du temps qui passe, ce qui n’est pas rien sur les réseaux sociaux. Par la loi bien connue de la valeur, plus il sera retwitté, plus il sera visible, et donc plus il sera retwitté, entrant ainsi dans un cercle vertueux. Outre que votre égo démesuré s’en trouvera flatté, vous deviendrez pour une journée l’un des blogueurs visibles de la conférence, et ceux qui n’avaient aucune idée que vous existiez vous découvriront (appréciable quand on se trouve dans une conférence de 4000 personnes. Eh oui on ne peut pas discuter avec tout le monde IRL.) Évidemment, si en plus vous avez dit un truc intelligent, ce truc sera entendu par un maximum de gens, ce qui est appréciable aussi.

Mais bon, moi j’espère surtout que les collègues de Open Edition me paieront un pot sur leur stand ;-)

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