La sagesse du bibliothécaire

Michel Melot est grand. Ca, on le savait déjà. Il nous le confirme avec ce petit opuscule délicieux, énorme et subtil à la fois, ouvrage qui se prétend de vulgarisation sur le métier de bibliothécaire et qui, en réalité, embrasse d’un regard plus qu’élevé l’horizon des bibliothèques.

La Sagesse du bibliothécaire, paru chez l’Oeil neuf le mois dernier, est un petit bijou de bibliothéconomie, écrit avec un lyrisme ébouriffant, mais pas dépourvu de références. Il va jusqu’au bout de ses métaphores, pousse ses raisonnements jusqu’au delà des limites, là où on peut tout dire et tout oser.

On y découvre, entre autres, que le métrage linéaire de la bibliothèque de Babel est de 6,9 x 10 puissance 1834097 années-lumières, que « le livre est né du pli (…) le pli opère ce prodige de transformer une forme simple en une forme complexe sans rien y ajouter », que « ce n’est pas un métier que d’être bibliothécaire (…) c’est plutôt un état, une complexion » et même que « la bibliothèque sans livres, on pourra l’appeler (…) médiathèque, cyber-café ou tout simplement peut-être un jour, l’Univers ».

Comment citer ce livre sans le trahir, quand chacune de ses phrases est un nectar à faire pâlir même Nathanuel Bermoclo.

Lisez-le !

Ressources pour les lecteurs, les chercheurs et les bloggeurs

Un peu en vrac, désolée…

Culture libre : le pouvoir de Creative Commons

Vu le titre de son ouvrage, le juriste Lawrence Lessig se devait bien de rendre Free Culture accessible librement sur Internet. Pour protéger néanmoins ses droits d’auteur, il a choisi la licence Creative Commons. Grâce à elle, il autorise tout un chacun à copier son oeuvre, mais aussi à la diffuser, la représenter, et à créer des oeuvres dérivées, pourvu qu’on le cite et qu’on n’en tire pas de profit commercial.

La licence Creative Commons est paramétrable et il aurait pu choisir de limiter plus ces droits. En effet, quel auteur a envie de voir son travail modifié, peut-être contredit, par d’autres ? On a trop souvent cette réaction défensive, oubliant que modifier, cela peut être aussi enrichir.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’ouvrage proposé en téléchargement en pdf est accessible, gratuitement et librement, dans de nombreux autres formats, y compris des versions audio. Il y a entre autres un wiki librement modifiable par tous, avec la possibilité immodérée de l’annoter et de l’augmenter. Enfin, il y a même un site pour la traduction chinoise collaborative. (Au fait, à quand un wiki pour la traduction française ?)

Pendant ce temps, on peut aussi l’acheter en papier sur Amazon : autant dire que l’auteur n’était pas très inquiet sur les conséquences de cette libre diffusion à l’égard de son porte-monnaie.

Bien que Creative Commons soit basée sur les notions très anglosaxonnes de copyright et de fair use, une équipe travaille à la traduire et l’adapter en français.

Les bloggeurs du monde entier la plébiscitent, d’ailleurs il faudrait que je m’y mette, mais pas ce soir car je pars en vacances… ;-)