Michel Melot est grand. Ca, on le savait déjà. Il nous le confirme avec ce petit opuscule délicieux, énorme et subtil à la fois, ouvrage qui se prétend de vulgarisation sur le métier de bibliothécaire et qui, en réalité, embrasse d’un regard plus qu’élevé l’horizon des bibliothèques.
La Sagesse du bibliothécaire, paru chez l’Oeil neuf le mois dernier, est un petit bijou de bibliothéconomie, écrit avec un lyrisme ébouriffant, mais pas dépourvu de références. Il va jusqu’au bout de ses métaphores, pousse ses raisonnements jusqu’au delà des limites, là où on peut tout dire et tout oser.
On y découvre, entre autres, que le métrage linéaire de la bibliothèque de Babel est de 6,9 x 10 puissance 1834097 années-lumières, que « le livre est né du pli (…) le pli opère ce prodige de transformer une forme simple en une forme complexe sans rien y ajouter », que « ce n’est pas un métier que d’être bibliothécaire (…) c’est plutôt un état, une complexion » et même que « la bibliothèque sans livres, on pourra l’appeler (…) médiathèque, cyber-café ou tout simplement peut-être un jour, l’Univers ».
Comment citer ce livre sans le trahir, quand chacune de ses phrases est un nectar à faire pâlir même Nathanuel Bermoclo.
Lisez-le !