La politique d’OCLC est assez décriée en ce moment, notamment autour de leur volonté de revoir les conditions d’utilisation des notices de Worldcat.
Noter qu’une première version de cette politique avait été diffusée, suscitant des réactions assez vives. Etait en particulier incriminée la politique du « champ 996 », un champ ajouté aux notices récupérées de Worldcat dans lequel on mentionne la provenance de la notice et un lien vers la OCLC policy.
Le jour même, après la polémique ci-dessus, OCLC retire son texte pour le retravailler. Quelques jours plus tard, il en publie une nouvelle version. On peut comparer les deux versions ici.
A noter :
- une clarification (simplification, peut-être un peu radicale) des types de partenaires
- le retrait de certaines phrases qui donnaient un aspect « fermé » à la politique (sans pour autant que cela change le fond des différentes clauses, à mon avis).
On voit bien qu’ils ont essayé de retirer tout ce qui pouvait avoir l’air provocant. Ce qui apparaissait comme des obligations devient des incitations (par ex. ne pas retirer la mention d’origine des notices).
OCLC utilise ensuite son blog pour entrer dans le débat et expliquer sa politique :
- la politique actuelle date des années 80 et a besoin d’être révisée dans le contexte du Web
- la mention de provenance avec le lien vers la politique n’est pas dans un esprit de « propriété », mais de « source »
- OCLC s’est inspiré de la Creative Commons pour l’aspect commercial / non commercial
- l’objectif de la politique est de protéger la communauté contre des usages commerciaux concurrentiels qui pourraient la détruire.
Ce qui n’empêche pas la polémique de continuer, comme on peut le voir sur cette liste de tous les billets de blog qui abordent ce sujet… Et il y en a qui s’amusent bien :
OCLC a affiché sa volonté de discuter avec la communauté en organisant une rencontre le 16 janvier, et en repoussant la mise en oeuvre de la nouvelle politique de plusieurs mois. Pour autant, ils se font épingler jusque dans la presse avec cet article du Guardian qui prétend expliquer « pourquoi vous ne trouvez pas de livres de bibliothèques dans votre moteur de recherche » par les visées protectionnistes d’OCLC, opposées à OpenLibrary et aux travaux de Talis, et même à la publication du catalogue Libris dans le Linked Data et aux travaux d’Ed Summers.
Ce dernier complète (et dépasse) l’analyse du Guardian dans un billet remarquablement complet et pertinent qui évoque la problématique du référencement et le fichier « robots.txt » de Worldcat.
Ça doit être la mode d’analyser les fichiers d’exclusion de robots aux Etats-Unis, hier c’était celui de la Maison Blanche, passé de 2400 lignes à d’exclusion à une seule… le 20 janvier 2009.
Quelques minutes plus tard : tiens, je viens d’apprendre que OCLC va absorber OAIster. Vous avez dit monopole ?
Et comme ça ?