Le livre libre

Il y a quelques temps je m’étais pas mal amusée sur les sites de musique libre, et voilà que je viens de découvrir la même chose pour le livre.

In libro veritas est un site sur lequel on peut publier et lire gratuitement ; on y trouve aussi bien des auteurs du domaine public que des livres d’amateurs.

Quelque part entre la bibliothèque numérique, l’éditeur à compte d’auteur, la plateforme de blog et le libraire 2.0, il y a In libro veritas. Tous les contenus sont en creative commons.

Ce site m’intrigue. Quelqu’un connaît ? quelqu’un l’a déjà pratiqué ?

Merci à Bloginfo.

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7 réactions sur “Le livre libre

  1. L’idée est intéressante, effectivement.
    Ca peut permettre de découvrir des nouveaux auteurs, comme tendrait à le prouver les plus grands succès du moment sur le hit-parade du site : Pierre Corneille, Alfred de Musset et William Shakespeare…

    Plus sérieusement, le problème c’est que autant réduire les charges de diffusion c’est formidable, et autant le libre est séduisant, autant on ne peut négliger complètement le rôle de filtre que jouent les professionnels de l’édition (musicale ou littéraire). Là le filtre est moins visible pour l’auteur qui s’imagine qu’il a passé le plus dur en voyant son travail « publié » mais il est simplement déplacé… puisque sans talent (ou sans chance) quelle visibilité le travail créatif aura-t-il parmi les milliers d’informations arrivant tous les jours ?

    Sinon, comme autre site de musique libre, je te recommande également Jamendo (vive Luxembourg !)

  2. On ne peut complètement négliger le rôle de filtre des éditeurs, effectivement. Mais on ne peut pas non plus d’y fier exclusivement. Il suffit pour s’en convaincre de se balader en librarie et de constater que certains auteurs, publiés par de vrais éditeurs, sont tout sauf des auteurs… Et que les textes des figures les plus médiatiques du paysage littéraire font s’interroger sur la qualité du filtre… ;-) ce que le « Jourde et Nalleau » montre très bien.
    Alors il y a loin de la publication à la littérature, certes. Mais l’on peut peut-être multiplier les gisements (littérature filtrée des éditeurs ; littérature non filtrée) pour espérer ne pas laisser passer les plus belles pépites (sauf erreur, ce bon vieux Marcel P. a publié d’abord à compte d’auteur, non ?) Amitiés.

  3. Steiner pouvait écrire en 2005 : « Il y a dans le texte écrit, fut-il tablette d’argile, marbre, papyrus ou parchemin, fût-il gravé dans l’os, roulé, ou imprimé dans un livre, un maximum d’autorité (terme qui recouvre, comme sa source latine auctoritas, le mot « auteur »). Le simple fait d’écrire, de recourir à une transcription écrite, implique une revendication du magistral, du canonique (…)[Tout texte] lie l’auteur et son lecteur à la promesse d’un sens. Par essence, l’écrit est normatif. » Belles paroles ! Steiner n’avait sûrement pas pratiqué In libro veritas. Sans quoi il aurait révisé sa copie et convenu que les mots peuvent se graver aussi dans le mou du web, dans le néant pixelisé, dans un continuum sans contenu (même en Creative Commons !), sans retenue surtout. Pitié !
    Heureusement, par sa « seule décision artistique », M. Pasquini va remettre un peu d’ordre dans ce qu’on ne peut pas appeler ce corpus (ou alors un corpus sans corps !)sidérant.
    L’écrit normatif est mort vive l’écrit libre !

  4. Bonjour à tous,

    Je suis le gérant & fondateur de InLibroVeritas. Je me permet d’apporter ma modeste expérience de l’édition en disant que vous avez complètement raison. InLibroVeritas, et le sites du même genre comme jamendo, fourmillent de plein de choses, certaines sont intéressantes, d’autres pas terribles. Le problème est bien de jouer un role d’éditeur en triant (subjectivement) le bon grain de l’ivraie.

    C’est une tache ardue. La technologie nous permet aujourd’hui de proposer ces oeuvres et de demander directement aux lecteurs (dans le cas de ILV, au auditeurs de jamendo) de trier, noter, commenter, eux même les oeuvres et de faire jaillir communautairement le meilleur, ou du moins ce qui leur semble être le meilleur. C’est une premiere piste non négligeable, et, d’expérience vécu sur ILV, assez efficace.

    Cela n’empêche toujours pas le rôle d’éditeur, ce que demande aussi les lecteurs. J’ai donc décidé de créer une collection de livres qui, justement, mettraient en avant, par ma seule décision artistique, le meilleur de ILV. Cette collection s’appelle « gauche d’auteur » :
    http://www.ilv-experience.net/gauche-dauteurs.html

    Dans tous les cas je vous remercie pour l’interet que vous portez à ILV, c’est sympa :-)

    PS :
    * tous les contenus ne sont pas en Creative Coomons. Il y’a aussi de la GNU/GPL, GFDL et de la Licence Art Libre.
    * je précise que c’est un ami qui m’a donné le lien de ce billet

  5. Merci pour votre réponse pertinente, même si avec mes prétentions non avouées et mes citations médiocres je passe pour quantité négligeable. En fait, j’aime bien votre veille technologique, à defaut de veille intellectuelle.

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