Voici un document qui utilise les fruits et les légumes pour expliquer la différence entre taxonomies, thésaurus, ontologies et ce genre de "choses". L’idée n’est pas mauvaise et on voit bien où l’auteur veut en venir.
J’en profite pour signaler un autre amusant document intitulé Fruit ou compétence ? capacité ou légume ?, dans lequel vous pourrez découvrir qu’un légume peut être un fruit, et qu’un fruit peut être un légume. Et en tout état de cause, une tomate peut être les deux, suivant la façon dont on la considère.
Enfin, sympathique détour par chez les architectes de l’information de Boxes and Arrows, où une petite biographie de Paul Otlet nous permettra de tout savoir sur l’invention de l’annotation collaborative des catalogues sur fiches avant le Web, ainsi que sur la CDU et la bibliothèque universelle.
Merci à Deakialli et à Librarian.net.
Mais si la tomate est un légume la gazelle est-elle un document ? Ho non pardon j’ai déjà mal au crâne. Pourquoi relancer ce débat ? Je suis fou. Comme quoi l’indexation est vaine. On devrait arrêter de se prendre la tête sur ces trucs là, se mettre tout nu et courir dans les folles prairies de l’insouciance.
Justement, la gazelle ne peut être un document que si elle constitue un objet indépendant. Par exemple, une patte de gazelle n’est pas un document, alors que si la gazelle est morte et qu’on empaille sa tête, celle-ci devient un document. Par ailleurs, on peut mettre deux gazelles dans une cage ensemble, on aura toujours deux documents, les gazelles ne sont pas solubles l’une dans l’autre. Alors qu’avec les tomates on peut faire de la salade.
le problème sous-tend des questions épistémologiques fondamentales. Reprenons au début. Pâris se voit offrir une pomme d’or, pomodoro, et fout le bordel que nous connaissons. Aussi vaillant qu’un poireau, quoique vif comme une gazelle, il fait dans ce conflit épique office de légume. ie la gazelle peut être un légume. Tandis que la tomate en question, objet du délit, transcende l’espace et le temps pour n’être redécouverte qu’avec les Amériques. Elle constitue donc un document pataphysique. Or, si on prépare la gazelle en la faisant mijoter dans des tomates, on obtient donc, soit, un document végétarien, soit un plat de viande en sauce qui sera très astucieusement agrémenté de piments et servi avec du riz, par exemple.