L’un des bonheurs de la vie est actuellement en vente au coin de la rue chez le marchand de primeurs.
Les figues : ce sont les premières de la deuxième floraison. Contrairement aux « figues-fleurs » qu’on a pu manger en juin, elles sont petites et rondes, d’une couleur franche, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est parti pour un mois d’excellentes figues.
Les mirabelles : de Lorraine s’il vous plaît, la vraie mirabelle vient de Lorraine (ne me demandez pas pourquoi). Il ne suffit pas d’être une petite prune jaune pour être une mirabelle. La mirabelle est jaune et petite, certes, mais elle a aussi des petites taches de rousseur d’un rouge vif. Elle est juteuse et très sucrée. On la cueille dès mi-août et jusqu’à mi-septembre, il faut se dépêcher.
Les pêches plates : pourquoi plates, me direz-vous ? Cette nouvelle variété qui nous vient de Chine et est encore assez rare par chez nous est vraiment épatante. Juteuse et sucrée, elle a même parfois un goût de bonbon. Et on ne s’en met pas partout quand on la mange.
Pourquoi, mais pourquoi faut-il que cela ne dure que quelques semaines par an ?
Même pas mal.
oui mais est-ce bien probant ?
Mais comment dire ?
En fait c’était un peu une boutade la fin de mon post. Un truc rigolo quoi, une galéjade. Le berry n’est pas tellement connu pour ses mirabelles, je disais juste ça comme ça, parce que je suis berrichon et que je voulais illustrer mon propos en étant moi même victime de cette bêtise.
Je suis persuadé que les mirabelles de Lorraine sont merveilleuses.
Par ailleurs les spécialités reconnues du berry sont les forrestines, un espèce de bonbon. C’est dégueulasse.
Il y a bien le crottin de chavignol, mais les rupins du sancerrois se prennent pour des berrichons supérieurs. En parlant de sancerre, il y a le vin bien sûr, très sympathique, mais trop cher pour ce qu’il est, au même titre que le mennetou salon, le quincy ou le reuilly.
Je croyais que le pâté au patate et les patates au fromage blanc était berrichon, mais j’ai appris qu’une partie de ma famille avait du sang mêlé bourbonnais, et je pense que les patates au fromage blanc ont été ramené du nord est par mon arrière grand père quand il est revenu de la guerre.
Ceci dit le fromage blanc berrichon de la marque rians sont merveilleux. Enfin là on est loin des mirabelles peut être ?
Pas tant que ça, puisque les patates au fromage blanc sont (paraît-il) une spécialité lorraine. Assertion que je n’ai jamais pu vérifier et on mange quelque chose d’assez sembable à Lyon sous le nom de « cervelle de canut » (mais sans les patates – ah, ces lyonnais). D’ailleurs, j’irais même jusqu’à dire que les patates au fromage blanc sont un des rares trucs à garder de la Lorraine, avec la quiche et … les mirabelles.
Mais ceci dit, ma réponse n’était pas non plus très fine, et s’en remettre à Google pour trancher c’était même franchement bas, je le reconnais et m’en excuse.
Finalement, j’aurais envie de dire, comme le célèbre proverbe chinois : « Si la vérité est en haut de la montagne, ce n’est pas parce que tu es en haut de la montagne que tu as raison ».
C’est quoi le « vrai » ?
C’est finallement un expression étrange. On emploie « vrai » pour dire « bon », ou « de la façon correcte ». Par exemple quand vous êtes en train de vous rouler une petite cigarette avec amour, quelqu’un, les yeux plein de compassion va vous proposer une « vraie » clope.
Or cette cigarette manufacturée est-elle plus vraie que celle que vous êtes en train de rouler ? Parce que la clope que vous roulez c’est quand même une putain de clope super réelle que vous pouvez toucher et qui vous permettera d’ennuyer votre entourage et de vous pourrir la santé aussi bien qu’une autre.
Et pourtant non, ce n’est pas une vraie clope. Dans ce contexte, « vrai » se détache du sens qu’on lui donnerait si on nous demander de le définir (là j’ai pas envie de réfléchir pour dire comment je définirait « vrai », ce qui est sûr c’est que je ne parlerais pas de clopes).
On peut aller plus loin encore (ho oui! ho oui !). J’ai lu un jour dans le journal d’info de la ville de Tours que Tours voulait remettre en jeu le statut de « capitale de la soie » avec Lyon. Elle avait pour preuve une charte ou un diplome enfin un truc ancien régime quoi, genre XVIe, XVIIe qui parlait des soieries à Tours. C’est d’autant plus ridicule qu’il n’y a plus de soierie dans aucune des deux villes.
Quand on voit les régions se taper dessus pour le « véritable » foi gras, c’est bien n’importe quoi (surtout dans le Gers où il n’y a pas de canard). Après, lors de visites guidées (à tiens, les visites guidées), on a l’impression que toute la guerre de cent ans c’est passée à Bourges quand on visite le palais Jacques Coeur ou à Chinon lorsqu’on visite le chateau de Chinon. Ou au moins que c’était le seul endroit ou Agnès Sorel et Charles VII se faisaient des bisous (j’en ai déjà parlé je crois).
Dernier exemple une pizzeria sera plus italienne s’il y a un chef italien dedans. Hé bien je suis sur qu’en Italie, dans certaines pizzeria où il n’y a que des italiens, on peut manger de moins bonnes pizzas quand dans une pizzeria française avec que des français.
Que ce soit pour le patrimoine la gastronomie, ou n’importe quoi, on cherche à créer une norme, un véritable, et on justifie la supériorité de son truc parce qu’il est « vrai ». Et bien moi je trouve que c’est n’importe quoi et que la nature même de la preuve que l’on utilise pour argumenter dans ce sens est douteuse.
Vala ! Donc non aux mirabelles de Lorraine ! On peut manger des bonnes mirabelle partout. Mais la meilleure mirabelle, la vraie, c’est celle du Berry qui est délicieuse et généreuse en goût.
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/ tant qu'il n'y a pas de cowsay, on peut
dire que ça ne dégénère pas /
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/me fuit loi… loin… très très loin !!!
Bon Got, ça vient ce bloug ?
Les pêches plates, en Espagne, on appelle ça des paraguayas. Ca commence aussi à venir en France…