Encore un rapport du Pew Internet & American life project : cette fois sur les usages des moteurs de recherche.
Les conclusions du rapport sont assez prévisibles : les internautes sont satisfaits de leurs moteurs de recherche préférés et ils ont tendance à être fidèle à un, voire deux outils. Par contre, ils ne sont pas très au fait des implications politiques et économiques de l’usage des moteurs. Un des paradoxes soulignés dans le résumé, par exemple : seul un utilisateur sur 6 pense pouvoir différencier clairement les liens sponsorisés ou payés, alors que la moitié d’entre eux déclarent qu’il cesseraient d’utilser leur moteur préféré s’ils pensaient que sa politique à ce sujet n’est pas claire.
Cela montre assez bien la relation ambigue de l’internaute à son outil. Entre une méfiance théorique et une pratique presque inconsciente, il n’y a parfois qu’un pas. Et vous, seriez-vous prêts à vous passer de votre moteur de recherche préféré ?
Je vous rassure, vous n’êtes pas parano, vous n’êtes pas le seul à vous poser des questions. Nous sommes en fait un certain nombre à se les poser à différents niveaux. Il suffit de voir les réactions aux billets sur Google sur ce blog, en particulier celui sur Google scholar pour voir que des chercheurs d’horizons divers se posent les mêmes questions. Je vous renvoie, en particulier, à l’intervention de Marin Dacos à un débat virtuel sur les moteurs de recherche organisé par la BPI : « Google. Une enquête », http://debatvirtuel.bpi.fr/moteurs/papers/2
Votre intervention montre en tout cas que nous ne sommes pas seuls, car il y a de quoi se poser des questions quand on voit les débats autour des « problèmes » posés par les moteurs de recherches.
C’est surprenant de voir à quel point les gens sont candides. Ou alors je suis simplement parano.
Le web est en train de devenir le dépositaire de la connaissance mondiale, et c’est assez effrayant de voir que l’accès à cette connaissance est contrôlé à travers les moteurs de recherche par quelques multinationales qui concontent des brouets numériques obscurs. Que dirions-nous, en entrant dans une bibliothèque publique, si tout l’accès aux livres était contrôlé par une firme financée par la publicité, qui nous donnerait accès aux livres de son choix à partir de nos mots-clés ? Les livres qui diraient du mal de cette firme, de ses sponsors, ou des gouvernements qui la protègent, serait-ils proposés prioritairement aux lecteurs ? Mais bien sûr Google n’est pas diabolique (no evil), pas plus que Yahoo!, ou M$N qui vient d’entrer dans la danse.
J’ai développé ici:
http://aixtal.blogspot.com/2005/02/web-atsuce-de-postiionnement.html