Cette histoire commence sur le blog Library Stuff, où Steven M. Cohen appelle à un Google bombing positif, visant à promouvoir le rôle des bibliothèques dans la recherche d’information :
For the keyword « information », lets try to link it up to the Library of Congress. For the keyword, « web directory », lets try to link it up to LII.
Entreprise qui, après avoir généré l’enthousiasme bon enfant propre aux bloggeurs, fait réfléchir les professionnels de l’information que sont les techie librarians : c’est sur librarian.net que s’expriment les premiers doutes. Nous, les bibliothécaires, pouvons-nous nous permettre d’utiliser les faiblesses des outils informatiques pour leur faire dire que nous sommes les meilleurs ? Ne serait-ce pas tromper ceux qui voient en ces outils des sources objectives, ceux que nous sommes censés aider ?
Confirmation de cette position par la directrice de LII en personne, Karen Schneider : rien n’est plus contraire à notre façon d’agir que le Google bombing. Et, fin de l’histoire, le lanceur de l’idée se rétracte.
Cette petite aventure blogosphérique est intéressante. Je n’aurais jamais pensé que la déontologie de mon métier m’interdirait un jour de me jouer de la technologie, même si c’est dans un but didactique. Il y aurait beaucoup à dire sur la différence entre le Google bombing, manipulation collective consciente pure et simple, et l’image inévitablement biaisée du monde que donnent nos classements, nos sélections, nos choix bibliothéconomiques.
Enfin bon, j’espère que ça ne va pas m’empêcher de dormir.