Et pendant ce temps-là…

Me voici de retour de vacances, et victime d’une malédiction qui m’oblige à bloguer avec une ligne RTC (c’est dur…) je ne parle même pas de relever les dizaines (centaines) de billets arrivés entre temps dans mon aggrégateur.

De manière donc tout à fait symbolique, et pour reprendre doucement, je signalerai la publication d’un guide sur l’expression des droits dans l’OAI. Eh oui, car on oublie volontiers que l’OAI ne sert pas exclusivement à diffuser des ressources libres de droits. Sans parler du fait qu’aujourd’hui, exprimer les droits cela peut aussi vouloir dire, garantir la liberté d’accès (cf creative commons, dont la version française sort le 19 novembre). Ce document fait partie des guidelines pour l’implémentation du protocole OAI-PMH et c’est une version beta-release qu’on peut discuter sur la liste de diffusion.

L’info vient de catalogablog. La photo, du cloître de la cathédrale de Tolède.

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Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

C’est très pénible d’être obligé de regarder son écran de travers tellement on a le nez bouché (ben oui, le fait de pencher la tête permet de déboucher au moins partiellement mais bonjour l’ergonomie du poste de travail). Donc vous ne m’en voudrez pas si je fais court et mélangé.

  • voici un truc avec plein de ressources sur l’expérience utilisateur. A première vue on dirait un blog mais non. Ca s’appelle DeyAlexander parce que le type s’appelle Alexander Dey, ce qui prouve que dans la vie avoir un nom qui jette c’est pratique, ça évite d’avoir à se creuser.
  • voici un autre truc très marrant, à première vue on dirait un wiki mais en fait non. On peut s’amuser beaucoup avec le javascript et en fait ce n’est qu’une page HTML statique. Enfin j’aime bien la navigation, c’est original.
  • Le dernier Journal of Digital Information a pour thème : "Digital Libraries and User Needs". On y trouve des articles intéressants sur la participation des utilisateurs au design (lire "à l’architecture de l’information") d’un site de bibliothèque numérique. En particulier, il y a un article sur un test utilisateurs concernant l’OAI.
  • On apprend que Yahoo rejoint Google dans le projet d’indexation de WorldCat – c’est le projet qui nous vaut le petit outil dont je parlais l’autre jour.

Bon j’arrête avec ma liste décousue. Je pense avoir à peu près éclusé tout ce que j’avais mis de côté ce week-end… Et merci au fait à : Infodesign, à Fred Cavazza et à Library Stuff J’espère que ça ira mieux demain, et je vous promets plein de trucs intéressants et de question existentielles avec des réflexions et même peut-être un effort rédactionnel qui sait.

Lecteur, es-tu là…

Le lecteur distant, cet être étrange et inconnu, qui est-il, où est-il, existe-t-il réellement ? Voici quatre liens pour s’en préoccuper…

Du point de vue DRM,

  • comment identifier les utilisateurs pour leur accorder notre confiance ? Il s’agit de les identifier du point de vue des droits d’usage bien sûr. "Identity’s federated future." par Neil McAllister. InfoWorld, sept. 2004.
  • autre question existentielle, comment garantir l’accès du public aux ressources ? quels sont les droits de l’utilisateurs dans un monde où la propriété intellectuelle est verrouillée ? Carlson, Christopher N. (2004) "Managing intellectual capital : individual rights and the public interest." dans Proceedings The Fifth European Conference on Organizational Knowledge, Learning and Capabilities, Innsbruck (Austria), sur E-lis.

Du point de vue utilisation des ressources électroniques :

Le tout en libre accès, on a de la chance, alors merci à Diglet, OA News et 10ky blog.

Service providers pour l’OAI

Etes-vous en quête de bons service providers, généralistes ou spécialisés dans un thème, pour avoir accès aux entrepôts OAI et aux archives ouvertes de votre discipline ?

Gerry McKiernan nous propose quatre synthèses dans ce domaine (en pdf) :

Vous savez, Gerry McKiernan, le "Monsieur RSS" de la bibliothéconomie…

L’info vient de la liste DigLib.

Mise à jour :

Oups, j’avais regardé ça un peu vite ! Les corrections sont dues à Gustavo (voir commentaire) et on les retrouve, en Galicien, sur Bibliobus !

Ce rêve bleu…

Dans le dernier Dlib qui vient de sortir, on peut lire un long article en forme d’appel à contribution, intitulé Search Engine Technology and Digital Libraries : Libraries Need to Discover the Academic Internet. Le titre l’annonce : il s’agit de capitaliser la technologie des moteurs de recherche, assez avancée (on avait remarqué), pour l’appliquer aux bibliothèques, numériques ou pas.

L’auteur défend l’idée qu’il serait dans les missions des bibliothèques aujourd’hui de donner à voir le Web « académique » (on dirait plutôt scientifique en français), non pas en répertoriant des sites Web, non pas en faisant de la recherche fédérée avec des métamoteurs dans des bases distribuées, non pas (même pas) en constituant des entrepôts de métadonnées grâce à l’OAI… mais en indexant.

Bref, un autre Google, mais… en mieux, bien sûr, puisqu’il n’indexerait que des ressources de qualité, duement validées, adaptées à la préservation à long-terme, et pourvues de métadonnées surpuissantes d’une qualité inégalée.

Ce moteur de recherche idéal, tenez-vous bien, il est à notre portée. Il suffirait que tous les bibliothécaires du monde se donnent la main…

Sérieusement. Que nous faudrait-il pour réaliser cette grande oeuvre bibliothéconomique ? Tout d’abord, une coopération internationale et des normes fiables et ouvertes, intéropérables ; ça, pas de problème, on sait très bien le faire. La preuve, toutes les bibliothèques du monde cataloguent en format MARC (lequel au fait, Unimarc ? Marc21 ? Intermarc ? Ibermarc ? UKmarc ?) Ensuite, il faudrait s’approprier les technologies actuelles des moteurs de recherche, faire immédiatement le grand bond de 6 ans qu’a parcouru le Web entre sa version « répertoriée  » et sa version « indexée ». Et aussi, pousser un peu le Web sémantique, et le Grid computing, qui ne sont pas encore tout à fait au point pour ce qu’on voudrait en faire. Enfin améliorer l’OAI, cette technique d’échange primitive. Et se faire de la pub, beaucoup de pub.

On s’étonne quand même de ne trouver qu’une ligne sur les moteurs de recherche libres comme mozdex ou Lucene, dont on attend de voir s’ils valent au fond vraiment quelque chose (entre temps, vous prendrez bien une petite solution propriétaire). On s’étonne aussi de ne pas entendre parler de Virtual Library, Vlib de son petit nom, un projet international d’accès au Web scientifique lancé par Tim Berners Lee lui-même, et qui a laissé derrière lui quelques intiatives vraiment intéressantes.

Ah, c’est bon de savoir que nous, bibliothécaires, nous détenons la Vérité, le Pouvoir et l’Avenir. Faîtes de beaux rêves.

Mise à jour :

Rien de nouveau

L’idée du jour, c’est que l’information est une denrée recyclable. Même si elle trouve beaucoup de sa valeur dans l’actualité, l’information devient connaissance en étant dûment conservée (ce n’est pas à nous bibliothécaires qu’on va apprendre cela !) Pour preuve…

Robin Good signale un site qui regroupe des composants réutilisables pour les interfaces utilisateur. L’enjeu du site : ne pas réinventer la roue, et faire le point sur le travail qui a déjà été fait en terme d’interface, qu’il s’agisse de Web ou de logiciels. Et en plus ils s’en vantent :

There’s nothing new here.

Ailleurs, on nous démontre en la personne d’Alain Giffard qu’on peut faire un blog avec du rétrospectif plutôt qu’avec de l’actualité. Presque une "archive ouverte" personnelle… et en tout cas certainement une bonne ressource pour faire l’historique des NTIC vues par la Culture depuis dix ans.

Sur Open Access News, on nous rappelle si besoin était que les "nouvelles" technologies, ici OAI, ne remettent pas en cause ce qui fait la base du métier de bibliothécaire. Elles viennent s’inscrire tout naturellement entre deux missions ancestrales ou fonctions solidement établies.

Enfin sur Biblioacid, dans un article remarquable qui nous met l’eau à la bouche pour cette semaine, Hervé Le Crosnier nous conte son attachement au mail comme forme d’écriture dans le ciel, tout en soulignant ce que les blogs changent, et ce qu’ils ne pourront pas changer… peut-être ?

Alors nous y voilà : rien de nouveau. Recyclage de liens, recyclage de choses lues, vues, entendues, recyclage de matériau pour un possible usage futur, tel est le blog : peut-être une tentative désespérée de fixer quelque part, même sous une forme marquée par le sceau du temps qui passe, la fugitive trace des heures passées à parcourir le Web. Un geste bibliothéconomique par excellence.

DOAJ passe à l’article

Le DOAJ est un répertoire de revues en libre accès qui indexe plus d’un millier de titres.

Il vient de lancer, le 3 juin, un moteur de recherche au niveau article (auteur, titre, mots-clef, résumé) qui porte sur environ 270 titres (ceux qui fournissent les métadonnées appropriées). On peut croiser la recherche avec le titre du journal ou l’ISSN pour faire une recherche dans les article d’un titre.

J’ai été un peu en mal d’informations techniques hélas, mais tout ceci semble reposer sur l’utilisation d’OAI et d’OpenURL.

Errol

Voici un petit outil qui s’agite depuis un moment dans un coin de mes marque-pages : Errol.

Errol est à la fois un projet pour créer des identifiants pérennes à partir de requêtes OAI, un outil de navigation dans des entrepôts OAI, et un générateur de valeur ajoutée : on peut par exemple créer le fil RSS d’un entrepôt OAI en utilisant la syntaxe suivante

« http://errol.oclc.org/ » + RepositoryIdentifier + « .rss »

A noter toutefois, le « OAI Viewer » ne fonctionne vraiment bien que sous IE, et il faut que l’entrepôt OAI de vos rêves soit enregistré dans leur répertoire pour que ça fonctionne. Mais sinon c’est pas mal.

Pour en savoir plus sur les implications profondes du projet, consulter les Powerpoint de son papa Jeff Young : ici et .