Ce rêve bleu…

Dans le dernier Dlib qui vient de sortir, on peut lire un long article en forme d’appel à contribution, intitulé Search Engine Technology and Digital Libraries : Libraries Need to Discover the Academic Internet. Le titre l’annonce : il s’agit de capitaliser la technologie des moteurs de recherche, assez avancée (on avait remarqué), pour l’appliquer aux bibliothèques, numériques ou pas.

L’auteur défend l’idée qu’il serait dans les missions des bibliothèques aujourd’hui de donner à voir le Web « académique » (on dirait plutôt scientifique en français), non pas en répertoriant des sites Web, non pas en faisant de la recherche fédérée avec des métamoteurs dans des bases distribuées, non pas (même pas) en constituant des entrepôts de métadonnées grâce à l’OAI… mais en indexant.

Bref, un autre Google, mais… en mieux, bien sûr, puisqu’il n’indexerait que des ressources de qualité, duement validées, adaptées à la préservation à long-terme, et pourvues de métadonnées surpuissantes d’une qualité inégalée.

Ce moteur de recherche idéal, tenez-vous bien, il est à notre portée. Il suffirait que tous les bibliothécaires du monde se donnent la main…

Sérieusement. Que nous faudrait-il pour réaliser cette grande oeuvre bibliothéconomique ? Tout d’abord, une coopération internationale et des normes fiables et ouvertes, intéropérables ; ça, pas de problème, on sait très bien le faire. La preuve, toutes les bibliothèques du monde cataloguent en format MARC (lequel au fait, Unimarc ? Marc21 ? Intermarc ? Ibermarc ? UKmarc ?) Ensuite, il faudrait s’approprier les technologies actuelles des moteurs de recherche, faire immédiatement le grand bond de 6 ans qu’a parcouru le Web entre sa version « répertoriée  » et sa version « indexée ». Et aussi, pousser un peu le Web sémantique, et le Grid computing, qui ne sont pas encore tout à fait au point pour ce qu’on voudrait en faire. Enfin améliorer l’OAI, cette technique d’échange primitive. Et se faire de la pub, beaucoup de pub.

On s’étonne quand même de ne trouver qu’une ligne sur les moteurs de recherche libres comme mozdex ou Lucene, dont on attend de voir s’ils valent au fond vraiment quelque chose (entre temps, vous prendrez bien une petite solution propriétaire). On s’étonne aussi de ne pas entendre parler de Virtual Library, Vlib de son petit nom, un projet international d’accès au Web scientifique lancé par Tim Berners Lee lui-même, et qui a laissé derrière lui quelques intiatives vraiment intéressantes.

Ah, c’est bon de savoir que nous, bibliothécaires, nous détenons la Vérité, le Pouvoir et l’Avenir. Faîtes de beaux rêves.

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