L’information dans la société de consommation (ou l’inverse)

Aujourd’hui, deux articles de nos quotidiens nationaux en ligne attirent mon attention.

Dans le Monde, on nous apprend que d’après une étude de l’Observatoire du débat public, "l’information tend à devenir un produit de consommation". La façon dont les français grapillent l’information à travers tous les médias, au lieu de s’en tenir au sacro-saint journal de 20h, y est comparée au phénomène de la malbouffe. Le français a aussi tendance à se laisser submerger par une information qu’il reçoit sans l’avoir souhaitée, par exemple avec le quotidien gratuit distribué à l’entrée du métro. Quelques points positifs tout de même : en quête d’information brute à la source, notre français fait preuve d’un désir d’analyse et d’une recherche de profondeur. Il s’intéresse aussi bien à des phénomènes qui se passent à l’autre bout du monde que chez lui.

Ce qui fait une parfaite transition avec l’autre article : celui de Libé qui encense la rapidité et la pertinence avec laquelle la blogosphère réagit à la catastrophe des Tsunamis. Tout en pratiquant une légitime prudence ("avec ces blogs qui mêlent photos persos et photos d’agences, commentaires, articles de presse et infographies non sourcées, difficile parfois de savoir qui écrit ou photographie quoi. Mais les ressources sont là."), l’article va jusqu’à qualifier les ressources citées de "mine à infos… à consulter absolument".

Je trouve cela épatant de voir comment on passe en lisant tout cela d’un extrème à l’autre. Il est facile d’avoir une vision négative de la façon dont l’information circule sur Internet, il suffit d’utiliser des référents inappropriés et d’analyser les pratiques sans changer de point de vue. Pour moi c’est du même niveau que de comparer un livre numérisé et un livre papier, en arguant que c’est fatiguant de lire sur un écran. La blogosphère constitue un moyen de circulation de l’info, pas pire, pas meilleur non plus, simplement différent. Quant à parler de « malinfo » en comparaison à la malbouffe, on se tue à le dire, mais disons-le encore une fois : non, un bien culturel (ou informationnel) n’est pas un bien comme les autres. Alors il serait temps d’accepter que nos enfants n’auront pas la même façon que nous d’appréhender la connaissance, l’information, la culture. Et que c’est pas grave.

J’ai dû aller jusqu’au Brésil pour trouver le premier lien ;-)

Ressources numériques diverses

Un tout petit peu en vrac, voici quelques lectures intéressantes pour la semaine.

Cette semaine seulement, les trois derniers numéros de la revue Program: electronic library & information systems sont en libre accès. A noter, des articles sur OpenURL, sur la gestion des droits des documents scientifiques et académiques, les métadonnées au format ONIX… A copier vite vite avant qu’il ne soit trop tard !

A lire et à voir, sur le site de l’enssib, les actes d’une journée sur l’indexation des ressources pédagogiques numériques, où il est question de différents formats de métadonnées, standards et études de cas, avec des vidéos des interventions.

A lire presque sur le même sujet, un rapport de la DLF sur l’intéropérabilité entre bibliothèques numériques et cours en ligne.

Merci à RessourceShelf et à Diglet.

Radio libre en ligne

Le site Arte Radio diffuse en ligne des sons sous licence Creative Commons.

Ce sont des musiques, des reportages, des nouvelles, toutes sortes de bandes son en mp3… un tas de choses que l’on peut réutiliser, mettre en ligne sur propre site Web.

On peut aussi se faire sa playlist, la réécouter en revenant sur le site, ou encore afficher une animation en rythme avec le son.

Pour écouter l’explication sonore du choix d’Arte radio, avec la voix de Jean-Baptiste Soufron qui explique la licence Creative Commons, dans une interview agréablement artistique : c’est ici.

Combien ça coûte ?

Simon Tanner annonce sur la liste DigLib un rapport sponsorisé par la fondation Mellon intitulé Reproduction charging models & rights policy for digital images in American art museums.

Il y est question de la vente de reproductions d’images par les musées américains : ces services sont-ils motivés par la recherche du profit ou par un autre objectif commercial, de valorisation, de service public, ou autre ? rapportent-ils vraiment quelque chose et peut-on parler de rentabilité, voire simplement d’amortissement des frais ?

Outre ces conclusions qui résultent d’un sondage, des recommandations sont émises pour aider les musées à monter ce type de services, pour quels objectifs, avec quels tarifs.

Les pistes dégagées dans ce rapport sont sans doutes applicables aux services de reproduction payants des bibliothèques. Surtout qu’aujourd’hui, celles-ci se préoccupent de plus en plus de contrôler les reproductions qui sortent de leurs murs, voire de rentabiliser cette prestation de service.

Et pendant ce temps-là…

Me voici de retour de vacances, et victime d’une malédiction qui m’oblige à bloguer avec une ligne RTC (c’est dur…) je ne parle même pas de relever les dizaines (centaines) de billets arrivés entre temps dans mon aggrégateur.

De manière donc tout à fait symbolique, et pour reprendre doucement, je signalerai la publication d’un guide sur l’expression des droits dans l’OAI. Eh oui, car on oublie volontiers que l’OAI ne sert pas exclusivement à diffuser des ressources libres de droits. Sans parler du fait qu’aujourd’hui, exprimer les droits cela peut aussi vouloir dire, garantir la liberté d’accès (cf creative commons, dont la version française sort le 19 novembre). Ce document fait partie des guidelines pour l’implémentation du protocole OAI-PMH et c’est une version beta-release qu’on peut discuter sur la liste de diffusion.

L’info vient de catalogablog. La photo, du cloître de la cathédrale de Tolède.

Blog de l’école de Banyuls-sur-Mer

J’ai l’immense joie de vous annoncer la naissance du blog de l’école de Banyuls-sur-Mer.

Il est magistralement animé par les élèves de la classe de CE1, et par leur dévouée maîtresse qui y passe ses soirées…

Ce blog est Lodel-powered, la mise en oeuvre et réalisation est de mon geek, et le graphisme (pas très recherché) de votre serviteuse.

Un grand merci à Laurent Denis dont le p’ti weblog en maternelle a été notre inspiration et notre motivation dans cette nouvelle aventure.

Confiture de DRM (beurk !)

On parle beaucoup des DRM en ce moment, d’ailleurs souvent pour en dire du mal… En gros, que les DRM sont techniquement inefficaces, socialement nuisibles et économiquement sans avenir.

Voici quelques ressources en vrac sur le sujet…

Bonne lecture et ne faites pas trop de cauchemars.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

C’est très pénible d’être obligé de regarder son écran de travers tellement on a le nez bouché (ben oui, le fait de pencher la tête permet de déboucher au moins partiellement mais bonjour l’ergonomie du poste de travail). Donc vous ne m’en voudrez pas si je fais court et mélangé.

  • voici un truc avec plein de ressources sur l’expérience utilisateur. A première vue on dirait un blog mais non. Ca s’appelle DeyAlexander parce que le type s’appelle Alexander Dey, ce qui prouve que dans la vie avoir un nom qui jette c’est pratique, ça évite d’avoir à se creuser.
  • voici un autre truc très marrant, à première vue on dirait un wiki mais en fait non. On peut s’amuser beaucoup avec le javascript et en fait ce n’est qu’une page HTML statique. Enfin j’aime bien la navigation, c’est original.
  • Le dernier Journal of Digital Information a pour thème : "Digital Libraries and User Needs". On y trouve des articles intéressants sur la participation des utilisateurs au design (lire "à l’architecture de l’information") d’un site de bibliothèque numérique. En particulier, il y a un article sur un test utilisateurs concernant l’OAI.
  • On apprend que Yahoo rejoint Google dans le projet d’indexation de WorldCat – c’est le projet qui nous vaut le petit outil dont je parlais l’autre jour.

Bon j’arrête avec ma liste décousue. Je pense avoir à peu près éclusé tout ce que j’avais mis de côté ce week-end… Et merci au fait à : Infodesign, à Fred Cavazza et à Library Stuff J’espère que ça ira mieux demain, et je vous promets plein de trucs intéressants et de question existentielles avec des réflexions et même peut-être un effort rédactionnel qui sait.

DRM : ce qui nous attend

Un rapport commandé par le Jisc sur les DRM a été publié.

Le point de vue est intéressant, il ne s’agit pas pour une fois de regarder comment les DRM sont implémentés dans l’industrie et quelle conséquence cela aura sur nos collections, mais au contraire de se demander si et comment on doit implémenter des technologies de DRM dans les institutions pour protéger les contenus en lignes (contenus "académiques" si on peut traduire scholarly de cette manière).

On y parle de types de DRM, de difficultés de gestion des métadonnées, de licences Creative commons, et de tas de choses intéressantes. Puisque c’est ce qui nous attend, autant s’y frotter tout de suite.

Merci à Open Access News.

XML, métadonnées et autres

Il y a peu j’ai découvert les dossiers Educnet, qui sont des mines de ressources mises à jour. On en trouve notammment un sur les métadonnées et un sur le XML. De bons points de départs pour commencer à creuser un sujet.

Sur le même sujet vu à travers une autre lorgnette, le W3C organise à Dublin une rencontre sur l’utilisation des métadonnées de contenu: c’est-à-dire, si j’ai bien compris, les métadonnées contenues dans le balisage des documents lui-même. On va y parler beaucoup de XML, de XHTML et de RDF : affaire à suivre.

Puisqu’on parle de Dublin, parlons de Dublin Core (ce qui n’a rien à voir comme nous le savons), et même du "Dublin Core library application profile" : c’est quoi cette chose ? Un profil de référence qui donne quelques clefs pour utiliser le Dublin Core en bibliothèque de manière cohérente (lire : intéropérable). Son petit nom c’est DC-lib et une version brouillon vient d’être soumise à commentaire. Ce "profil bibliothèque" définit notamment :

  • les éléments obligatoires
  • les éléments et les qualificatifs autorisés
  • les schémas autorisés (vocabulaires contrôlés…)
  • les éléments additionnels venant d’autres espaces de noms spécifiques aux bibliothèques
  • des éléments provenants d’autres profils potentiellement utiles
  • une définition plus fine de chaque élément.

Merci à Formats ouverts, Fred Cavazza, et à Catalogablog pour ces informations Xtrêmement utiles.