Aujourd’hui, deux articles de nos quotidiens nationaux en ligne attirent mon attention.
Dans le Monde, on nous apprend que d’après une étude de l’Observatoire du débat public, "l’information tend à devenir un produit de consommation". La façon dont les français grapillent l’information à travers tous les médias, au lieu de s’en tenir au sacro-saint journal de 20h, y est comparée au phénomène de la malbouffe. Le français a aussi tendance à se laisser submerger par une information qu’il reçoit sans l’avoir souhaitée, par exemple avec le quotidien gratuit distribué à l’entrée du métro. Quelques points positifs tout de même : en quête d’information brute à la source, notre français fait preuve d’un désir d’analyse et d’une recherche de profondeur. Il s’intéresse aussi bien à des phénomènes qui se passent à l’autre bout du monde que chez lui.
Ce qui fait une parfaite transition avec l’autre article : celui de Libé qui encense la rapidité et la pertinence avec laquelle la blogosphère réagit à la catastrophe des Tsunamis. Tout en pratiquant une légitime prudence ("avec ces blogs qui mêlent photos persos et photos d’agences, commentaires, articles de presse et infographies non sourcées, difficile parfois de savoir qui écrit ou photographie quoi. Mais les ressources sont là."), l’article va jusqu’à qualifier les ressources citées de "mine à infos… à consulter absolument".
Je trouve cela épatant de voir comment on passe en lisant tout cela d’un extrème à l’autre. Il est facile d’avoir une vision négative de la façon dont l’information circule sur Internet, il suffit d’utiliser des référents inappropriés et d’analyser les pratiques sans changer de point de vue. Pour moi c’est du même niveau que de comparer un livre numérisé et un livre papier, en arguant que c’est fatiguant de lire sur un écran. La blogosphère constitue un moyen de circulation de l’info, pas pire, pas meilleur non plus, simplement différent. Quant à parler de « malinfo » en comparaison à la malbouffe, on se tue à le dire, mais disons-le encore une fois : non, un bien culturel (ou informationnel) n’est pas un bien comme les autres. Alors il serait temps d’accepter que nos enfants n’auront pas la même façon que nous d’appréhender la connaissance, l’information, la culture. Et que c’est pas grave.
J’ai dû aller jusqu’au Brésil pour trouver le premier lien ;-)