Il y a un livre dans mon moteur

Maintenant que l’on sait pourquoi il ne faut pas dire moteur de recherche, je vous propose de parler plutôt des outils de consultation des bibliothèques numériques.
Quelques particularités par rapport aux moteurs classiques du Web : quelle que soit leur génération, les outils de consultation des bibliothèques numériques

  • cherchent dans des collections organisées suivant une logique raisonnée (qu’on appelle la « politique documentaire »),
  • et les choses qu’ils cherchent sont décrites de façon structurée, au moins en partie (avec des métadonnées appelées également notices).

Sans renier la recherche plein-texte, qui peut se révéler utile dans certains cas, on peut observer que dans un contexte de données fortement structurées et organisées, même les spécialistes du plein-texte font reposer leurs outils de recherche sur les métadonnées, et parfois pas que les leurs.

Pour moi un outil de consultation de bibliothèque numérique devrait se constituer de plusieurs couches qui, loin de s’opposer, se combinent. Parmi elles

  • une couche de butinage (par carte, par thème ou par facettes)
  • une couche qui exploite toute la richesse des données structurées
  • une couche de fouille au coeur du texte.

Je suis de plus en plus convaincue que tout cela peut (doit ?) être intégré dans un ensemble cohérent, assez bien exprimé par l’idée d’outil de consultation.

Google print n’offre que la dernière couche, la plus basse (mais il le fait très bien).
Je me suis déjà très longuement étendue sur la première couche qui était une de mes préoccupations essentielles jusqu’à il y a peu.
Enfin pour celle du milieu, le meilleur outil actuellement c’est à mon avis Worldcat.

Worldcat réalise très bien la synthèse entre la recherche simple et les facettes. Dès qu’on a cherché quelque chose, on se trouve devant un choix d’affinage simple, clair et utile, sous forme de liens proposés dans le menu de gauche, liens qui sont regroupés en facettes.
La principale raison pour laquelle je suis si séduite par cette interface, c’est qu’elle est fluide pour l’utilisateur et qu’elle lui épargne la saisie : l’énergie que l’on déploie à remplir les cases d’une recherche par champs. Ce que fait l’utilisateur dans Worldcat, quand il clique sur certains de ces liens, revient à une recherche par champs, mais en s’évitant une saisie fastidieuse (et risquée).
Par ailleurs, comme ces liens sont construits sur des métadonnées structurées, et non sur des analyses automatiques de type clusters, on n’a pas l’impression d’être à moitié perdu mais on garde le contrôle de sa recherche.

Et la lecture devient écriture.

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2 réactions sur “Il y a un livre dans mon moteur

  1. WorldCat est effectivement impressionnant, sans compter la fonctionnalité qui permet d’ajouter une critique (que je n’avais pas vu lors de précédentes visites). Dommage que peut de catalogues de bibliothéques francophones semblent y être représenté.

  2. Votre blog est un régal ! Je me réjouis de vous soumettre mon projet : mobiliser les outils dont vous parlez pour les appliquer aux vulgaires notes prises sur le vif par tout un chacun (flashs fragmentaires bruts), qu’elles puissent être mises à disposition des collègues (avec indexation) et ainsi bénéficier « nativement » de leurs réactions. Cela me semble vivement mettre les Intelligences en relation, bien en amont des publications finalisées (une sorte de i2i). D’ailleurs, que pensez-vous de cette idée ?

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