Introduction à MPEG21 (1e partie)

L’adepte de METS que je suis (et je fais sans arrêt des émules) a enfin décidé, par honnêteté intellectuelle, de s’intéresser un peu aux autres formats qui remplissent la même fonction, à savoir décrire tous les aspects d’un objet numérique complexe. J’ai donc commencé à regarder MPEG21 DIDL. Je débute, alors si vous avez des précisions, des corrections ou des remarques, n’hésitez pas.

Avant de s’intéresser à MPEG21 DIDL, un petit aperçu de ce qu’est MPEG21 ne peut pas faire de mal. Alors allons-y, en avant, vers l’infini et au-delà !

MPEG21 est un cadre (framework) de représentation des objets numériques basé sur un ensemble de modules indépendants. Normalisé par l’ISO sous le charmant petit nom de ISO/IEC 21000, ce cadre comprend à l’heure actuelle les parties suivantes :

  • 1 – Vision, Technologies and Strategy
  • 2 – Digital Item Declaration (oui, oui, c’est celui-là qui nous intéresse)
  • 3 – Digital Item Identification (oh ! des identifiants !)
  • 5 – Rights Expression Language (oh ! des droits !)
  • 6 – Rights Data Dictionary (oh ! encore des droits !)
  • 7 – Digital Item adaptation
  • 8 – Reference software
  • 9 – File format
  • 10 – Digital Object processing
  • 11 – Evaluation Tools for Persistent Association Technologies (Technical Report)
  • 12 – Test Bed for MPEG-21 Resource Delivery (Technical Report)
  • 15 – Event Reporting
  • 16 – Binary Format

Non, je ne yoyote pas complètement, j’ai sauté des numéros mais c’est exprès. Sont en cours d’élaboration :

  • 4 – Intellectual Property Management and Protection Components
  • 14 – Conformance Testing

La partie 13 (scalable video coding) semble avoir été abandonnée.

Certaines de ces parties sont publiques et on peut les télécharger sur le site de l’ISO. Ce sont les parties 1 et 2 (ça tombe bien, la notre est dedans). Les autres peuvent être acquises auprès de l’ISO pour une modique somme comprise généralement entre 50 et 150 euros par partie, et c’est pourquoi je n’en parlerai pas dans le détail.

Toutefois, si on regarde rapidement tous ces morceaux, en particulier tels qu’ils sont décrits dans la Partie 1 (« vision etc. »), on peut quand même faire quelques observations dans les grandes lignes :

  • MPEG21 a pour objectif de donner le cadre d’un bon niveau d’interopérabilité dans la diffusion de documents multimédias. Ca inclut même une réflexion sur les types de terminaux (PC, mobile etc.), sur la différence entre une bande-annonce et un film en haute résolution… ça va assez loin.
  • logiquement, suite au point précédent, MPEG21 s’intéresse beaucoup aux droits : déclaration de droits, référentiel de droits… Malheureusement, la partie qui serait la plus intéressante, la normalisation de la gestion des droits elle-même, des DRM si vous voulez, n’est pas finie;
  • MPEG21 s’intéresse aussi pas mal aux questions techniques, avec une partie sur les logiciels de référence et une sur les formats de fichier ; au-delà des besoins immédiats (faire fonctionner correctement des formats complexes sur des plateformes appropriées), on devine qu’en terme de gestion conforme à l’OAIS sur le long terme, cela pourrait être intéressant.

La notion de Digital Item est au centre de la norme ; il s’agit de définir l’élément qui doit être géré, manipulé, décrit, échangé, etc au sein de tout système où des gens (users) entrent en interaction avec des objets numériques. Le Digital Item est donc un niveau de granularité préférentiel.
En pratique, un Digital Item se compose de trois ingrédients :

  • des ressources (c’est-à-dire, des fichiers numériques)
  • des métadonnées
  • une structure.

C’est pour décrire toutes ces choses de manière formelle qu’on a créé le DID et le DIDL. La Déclaration d’Objet Numérique (DID) est une description d’un objet à travers ces trois composantes. Elle est représentée sous la forme d’un fichier XML, grâce à DIDL. Ce qui confirme une intuition que j’avais au départ : tout cela n’a rien à voir avec les souris !

A suivre

Source : MPEG21 part 1 (fichier PDF zippé).

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