Pauvre Gutenberg

Il doit se retourner dans sa tombe à chaque fois qu’on lui fait le coup : Gutenberg est encore une fois l’anti-héros d’un ouvrage sur l’évolution de l’édition à l’heure d’Internet. Une presse sans Gutenberg analyse les conséquences du développement d’Internet sur la presse.

Je recommande tout particulièrement l’article du blog de ZDNet qui explique bien ce qu’on y trouve… et ce qu’on n’y trouve pas.

A compléter par la lecture d’un avis du CES intitulé Garantir le pluralisme et l’indépendance de la presse quotidienne pour préserver son avenir (pdf) (via Juriblog).

PS : Non Gutenberg n’a pas inventé la rotative ;-)

Mise à jour :

PS2 : Ni le codex !

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12 réactions sur “Pauvre Gutenberg

  1. Non à Gutenberg ! Non on inventeurs !

    Ça suffit ce mythe des inventeurs. Gutenberg n’a rien inventé, il a juste apporté une pierre à un édifice, mais il n’était pas le seul. Une invention n’est pas le travail d’un seul homme. C’est le travail d’une équipe, basé sur l’héritage de nos ancêtres.

    Que l’on se gargarise avec les mythes abscons d’invention et de propriété intellectuelle, toutes sortes de choses généreusement issues du triste XIXe sicèle, ça m’énerve !

    Il doit y avoir un film de moi en train de bramer devant la statue de Gutenberg à Strasbourg, où j’expose toutes ces idées encore trop avant-gardistes pour la plupart.

  2. Merci pour vos contributions. Néanmoins les balises HTML intempestives de nature trollante seront désormais modérées ;-)

  3. Réaction au commentaire de Nicolas…

    C’est peut-être pas la peine de se mettre dans des états pareils pour ça ;-) J’ai tendance à être globalement d’accord avec toi (travail collectif, logiciel libre, tout ça), mais je ne pense pas que tu puisses balayer aussi facilement le concept d’inventeur/tion, et surtout mettre tout le monde dans le même panier, qui plus est en avançant cette raison spécieuse de propriété intellectuelle.

    Tu parles d’héritage de nos ancêtres… D’accord, c’est une des supériorités de l’homme sur l’animal, la mémoire de l’espèce, etc. On ne peut attribuer à presque personne la création à partir du néant total d’une nouvelle discipline, d’une nouvelle théorie, d’une nouvelle technique. Là-dessus on est d’accord. Même Newton aurait eu l’air bien con avec sa bosse sur la tête s’il n’avait pas étudié les maths et les débuts de la physique.

    Mais c’est un peu naïf de croire que l’évolution scientifique et technique n’est qu’un bel « édifice » régulier auquel chacun vient apporter une contribution comparable. Comme toute activité un peu complexe, c’est le chaos qui règne, les évolutions se font souvent brutalement, par à-coups, dans tous les sens, après de longues périodes de stagnation. Et parmi ces évolutions, certaines sont majeures, amènent de véritables révolutions dans la façon qu’a l’homme de comprendre ou de maîtriser son environnement, créent parfois de véritables disciplines à part entière. Quand ces sauts sont le fait d’un seul homme, qui a pensé autrement ou a eu simplement de la chance, pourquoi ne pas parler d’inventeur ?

    Pour Gütenberg, il a « juste » construit des caractères mobiles en plomb et pensé à utiliser une presse à vis (qu’on me corrige si je me trompe). Mais ça a permis la composition typographique et la reproduction « industrielle » de livres. C’est ce qu’on appelle l’imprimerie moderne, non ?
    Ok, l’idée des caractères mobiles n’est pas de lui. Il est « seulement » le premier à penser à les construire en métal, permettant ainsi leur fabrication en masse qui était impossible avec le bois. La presse ? Ok, il a pompé l’objet chez les presseurs de raisin. Mais il a pensé à l’appliquer de façon originale à son problème. Bref, il a pensé et mis au point (i.e. inventé :-) ) un procédé nouveau, qui a mené à une révolution majeure. Et jusqu’à preuve du contraire, c’est lui tout seul, et pas sa femme de chambre ou le garçon de ferme du coin. Alors je vois rien d’usurpé à le créditer de l’invention de l’imprimerie moderne…

    Après, il y a effectivement une dimension symbolique attribuée à ces inventeurs majeurs, qui exagère souvent le rôle qu’ils peuvent avoir eu. Mais c’est un autre problème…

    P.S. : désolé pour le commentaire un peu bourrin :-)

  4. Oups… Sorry pour mon post monobloc !
    Coïncidence que tu parles des balises maintenant, juste avant que je poste :-) Je pensais que le formatage était automatique (à la DotClear)

  5. Nimwendil : je t’en prie, ce n’est pas grave. Lodel a sans doute encore des progrès à faire sur la gestion des commentaires (à bon entendeur ;-) Et merci de ton passage par ici.
    En ce qui concerne Gutenberg,ce n’est pas tant la question de l’inventeur qui me soucie que cette habitude idiote de le mettre à toutes les sauces : la fin du livre ceci, projet Gutenberg cela… Comme si le livre imprimé n’avait pas évolué depuis le XVe siècle. Faut quand même pas exagérer.
    C’est comme cette histoire du passage du rouleau au codex et du codex à l’écran : une vraie tarte à la crème.

  6. Oui, c’est rien de plus, juste une accroche marketing un peu facile, l’exploitation de l’aspect symbole dont je parlais. Quand tu vois le nom Gütenberg, tu repenses forcément à une gravure dans un livre d’histoire, à la page « Grandes Découvertes », où tu vois un barbu avec un vague chapeau sur la tête, dans son atelier à côté d’une grosse presse. Et presque tout le monde partage cette image.
    C’est très fort. Ils sont pas nombreux les personnages dénominateurs communs comme lui, associables facilement à un concept par à peu près n’importe qui… Alors quelle aubaine pour les créatifs en manque d’imagination ! Ca devient automatique : on parle de livres => paf ! Gütenberg ;-)

  7. Nimwendil : Gutemberg n’a pas inventé le système de presse ni d’imprimerie. Il me semble que ce qu’il a inventé c’est le caractère interchangeable. Ce qui est sans doute en effet une avancée majeure. Je ne suis pas spécialement pro logiciel libre ou ce genre de choses, juste un peu fatigué par les angoissés de la propriété intellectuelle. Dans ce sens, les licences libres donnent des solutions intéressantes.

    J’ai une amie aux arts déco qui a une trouille bleue qu’on lui pique ses idées. Notamment parce que ça a déjà été le cas. Du coup comment protéger ses idées ? Elle vire à la paranoia avec les outils juridiques classiques de la PI, et le secret.

    Première question, est-ce que l’on fait quelque chose pour avoir quelque chose qui marche ? Ou pour que l’on puisse dire que l’idée vient de soit ? Ce qui fait peur à mon amie, c’est que des gens qui n’ont pas eu la même idée qu’elle sont capables de mieux la réaliser et plus vite qu’elle ne le peut.

    Quelque part, n’a-t’on pas intérêt à ce que ce soit le « mieux » qui soit réalisé ? Qu’est-ce que ça nous apporte de pouvoir déifier le vrai(tm) inventeur ?

    Ce qui peut rendre fou par ailleurs, c’est que le « voleur » se fasse passer pour le vrai inventeur… Et là, ça pique du point de vue de l’orgueil. Quelque part, finallement, je trouve en effet que les licences libres, permettent de protéger la reconnaissance que l’on peut tirer d’un projet. Ils permettent aussi de faciliter l’accès à quelque chose de meilleure.

    Bon, c’est l’idée, je pense par ailleurs que les licences libres ont tout un tas de défaut : manque de confiance, de compréhension, difficulté d’établir un model économique, difficulté de faire autant juter ses profits…

    Cependant un peu d’humilité que diable ! J’ai lu que Torvald citait ce fameux Newton lui donnant la paternité de la phrase « nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants ». Phrase par ailleurs formidable dans ma lancée contre les inventeurs. Et bien Linus s’est trompé ! Newton a honteusement plagié. C’est Bernard de Chartres qui l’a dit au XIIe s. (un français, et d’après l’expo place de la sorbonne la conscience nationale existait au XIIIe siècle, donc pourquoi pas au XIIe hein ?).

    Alors vu comment monsieur Newton s’approprie ses découvertes, au dépant de français, ce qui n’est pas tellement étonnant de la aprt d’un anglais, je me mets à douter de son apport à la science sur le sujet de la gravité.

    Manue : à oui, en fait j’étais trop content de voir quelques chose dans le figo avec des mots que je pouvais comprendre et j’ai bondit tout de suite. Mais j’avais pas lu les liens avant d’écrire ce qui fait que j’ai trollé à côté de la plaque. Désolé. Plus sérieusement je vais regarder tout ça, je me pose pas mal de question sur la presse et le web. Et je trouve que ce qu’on nous propose jusque là est assez naze, autre autres le monde… Donc je vais lire leurs gargarismes avec un grand intérêt.

    Sinon oui Lodel a besoin d’être amélioré, on ne peut pas mettre de balise blink dans les commentaires. Quand à moi je fais du sémantique ! un header de niveau 1 c’est un header de niveau 1 ! Moi je dis c’est le CSS qui est mal fait. /me sifflote

    Bon j’arrête mon chef vient de râler…

  8. Manue et Niwendil > J’arrangerai le problème pour que vous puissiez faire du wiki, ou au moins qu’il y ait automatiquement un paragraphe quand on va à la ligne dans le formulaire de saisie.
    Nico 1 > Lis mieux les billets et suis les liens, ça t’évitera de troller comme un gentil troll que tu es ;-)
    Nico 2 > Tu me copieras cent fois « je ne fais pas de sémantique quand j’utilise XML, je fais de la structuration de contenu ». Combien de fois faudra-t-il te répéter (mais tu n’es pas le seul) que la structuration du contenu ne donne pas le sens d’un mot/phrase/portion d’information mais permet de montrer comment s’organise un contenu à l’intérieur d’un document ? Si tu pars comme ça, tu ne comprendras jamais le Web sémantique ;-)

  9. Bonjour,

    Les « amis de manue » sont rapides ce soir, et prolixes…

    Pour revenir aux commentaires postés sur le blog de ZDNet, je note en particulier : « Le livre s’achève sur […] le nouveau journalisme, entre l’infomédiaire qui guide l’internaute dans le dédale des sources et […].

    Et là je me dis que les bibliothécaires et documentalistes vont assister (assistent déjà ?) à ce que l’on pourrait nommer de la « concurrence » ? Qu’en pensez vous ? SD

  10. Merci :-) Je reconnais que les commentaires du billet de ZDNet sont très pertinents. Quant à moi, je devrais faire plus souvent des billets « avec des mots qu’on peut comprendre » ! J’y songerai.

  11. Je trouve encore plus intéressant que la fiche de lecture du blog ZDNet le débat qui suit entre Philippe Astor et Emmanuel Parody : jolie réflexion sur l’avenir de la presse et de l’information !

  12. Nouveau : venez découvrir l’émission « Clin d’œuvres », sur le portail culture de la Ville de Lyon : http://www.culture.lyon.fr/clin-oeuvres

    « Clin d’œuvres » est LA nouvelle émission vidéo sur l’art à Lyon. En deux minutes, des petits clips mettent à nu une œuvre d’art ou d’histoire d’un des musées de la Ville de Lyon.

    Cette semaine : « Le fonctionnement d’une presse » au musée de l’Imprimerie de Lyon.
    La presse topographique
    Comment fonctionne une presse ?
    Qu’est-ce que la typographie ?
    Comment la presse a changé le monde ?

    Allez vite voir !

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